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+17.21
Publié par Nao le 27/05/14 à 11:41   -   Categorie : Présentations de séries  -   Vu: 12232 fois
Ray Donovan
Chaîne : Showtime
Saison 1 : 12 épisodes
Statut : renouvelée

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Ray est un fixer professionnel à Los Angeles... Vous êtes riche et célèbre, vous avez fait une boulette pas très légale ? C'est l'agence de Ray que vous appelez pour réparer les dégâts. Que ce soit une call-girl morte dans le lit d'un rapper, après une nuit à sniffer de la cocaïne, ou des rumeurs d'homosexualité menaçant la carrière d'un acteur de films d'action, il trouve toujours une solution, ni très légale, ni très morale, mais assurément fonctionnelle.

Tout irait bien dans le meilleur des mondes (sauf pour les call-girls), si Ray n'était pas empêtré dans une histoire de famille plus que compliquée. Mikey Donovan (Jon Voight), le père, sort de prison après 20 ans et revient foutre la merde à LA, arguant que ses fils lui ont fait porter le chapeau pour un meurtre qu'il n'a pas commis. L'intrigue gravite autour de ces secrets ; qui a tué qui et pourquoi, qu'est-il arrivé à la sœur des Donovan, etc.

J'ai apprécié que les personnages principaux soient tous, à des degrés différents, de gros connards. Misogynes, tarés, racistes, y a un peu de tout. Pour une fois que les personnages ne sont pas tous des Blancs moyens et bien pensants, c'est intéressant.

Mikey, le père, est nauséabond, et le contrepied d'un épisode à l'autre est saisissant. Exit le grand-père brut de décoffrage, un peu fantasque, avec des accents de vérité. Place au vieux roublard manipulateur et taré. Rien n'est tranché, rien n'est évident. C'est un jeu de faux semblants, d'apparence, tout du long. Pareil avec Ray... un épisode, il est magnanime, compréhensif, ouvert d'esprit, et le suivant, il n'a de cesse d'apparaître comme un gros misogyne. Mais ce n'est pas un défaut d'écriture. Juste l'histoire qui se déroule. Rien n'est jamais tout noir ou tout blanc, personne ne détient la vérité absolue.

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Quatre raisons de regarder :

Les acteurs

J'ai toujours considéré Liev Schreiber comme un très bon acteur jamais mis en avant. Le mec joue toujours des seconds couteaux dans des daubes, des vilains qui se font buter à la moitié du film, des seconds rôles qu'on oublie. C'est gâcher un sex appeal de fou, une honte. Dans cette série, il est exploité juste comme il faut, et ce rôle de brute bostonienne qui tente de se faire une vie vaguement honnête au soleil lui va comme un gant.

A côté de lui, on a l'excellentissime Jon Voight, qui mérite tout a fait son Golden Globe. Il est délirant et gras, juste ce qu'il faut. Le reste du cast est chouette, tout plein d'acteurs de ciné et de têtes connues, en mode valeur ajoutée, ce qui ne gâche rien (en vrac, Paula Malcolmson, Eddie Marson, Eliott Gould...).

L'écriture

Le truc qui m'avait marqué tout au long de la saison 1, c'est qu'Ann Biderman ne prend pas le spectateur par la main. C'est brut, pas d'exposition lourdingue, pas d'explications à rallonge. On comprend au moment où on est censés comprendre, et on reste dans l'ombre jusque là.

Exit le format par épisodes, la série ne met pas les formes, pas de générique. L'histoire progresse d'un épisode à l'autre, ininterrompue - pas de "un problème à régler par épisode", fort heureusement. Ray croule sous les problèmes, du début à la fin.

Les personnages sont bien écrits, même plus que ça. Ils ont chacun un but, des aspirations, des peurs. C'est pas une intrigue qui se déroule platement, c'est un espèce de patchwork d'histoires personnelles qui s'entremêlent autour d'un truc affreux qui s'est produit il y a vingt ans. C'est intelligent, sensé, frappant.

La photographie

Je suis pas une experte dans ces choses là, mais la série m'a vraiment bluffée dans son utilisation de l'espace et des décors. Pas mal de scènes ont un aspect symbolique dans leur construction/déconstruction de l'espace et de la symétrie.

C'est renouvelé et la saison 2 commence dans un mois et demi, largement le temps de rattraper le retard !
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