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+11.13
Publié par Nao le 30/12/14 à 14:50   -   Categorie : Présentations de séries  -   Vu: 5126 fois
Gotham
Chaîne : FOX
Saison 1 : 22 épisodes
Statut : 10 épisodes diffusés

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Batman, tout le monde connaît, Gotham aussi, par extension. James Gordon (sans moustache en plus), un peu moins déjà... Gotham sans Batman, quel intérêt me direz-vous ? Car même si Bruce Wayne fait partie de la série, et qu’on assiste au meurtre de ses parents dans le premier épisode, il est loin d’être le focus de la série.

Le cœur de l’intrigue, c’est la ville, tout droit sortie d’un comic book, et les luttes de pouvoir entre les mafieux qui l’infestent (entre autres Maroni, Don Falcone et un personnage original de femme fatale joué par Jada Pinkett Smith).

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C’est aussi la lente désillusion de Jim Gordon, seul flic intègre de Gotham (Ben McKenzie et sa tête de premier de la classe), toujours en train de faire la gueule à mesure qu’il se rend compte de l’impossibilité de la tâche : comment faire régner l’ordre et la justice dans un univers où tout le monde est un pourri, du maire (Richard Kind, totalement décalé) aux politiques, en passant par ses collègues (Donal Logue, inspiré comme toujours).

Parallèlement à cette lente dégradation de la justice, on assiste à la montée en puissance du futur Pingouin, Oswald Cobblepot (joué par Robin Lord Taylor, à qui il manque les kilos en trop, ça viendra probablement en même temps que la moustache de Gordon), et sa plotline est absolument jouissive ; c’est mal de s’attacher aux méchants, mais il part tellement de rien, et il s’en sort tellement bien qu’on ne peut que se réjouir pour lui.

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Esthétiquement parlant, je trouve que c’est particulièrement réussi. Les décors sont assez grandioses, plein de petits détails. Certes, on ne peut pas juger de la qualité d’une série uniquement sur l’aspect plastique, mais ça me chagrine nettement moins que, disons, Constantine, pour citer une autre adaptation de comics. Dans Gotham, on sent qu’ils tentent des choses, visuellement, pour coller avec la nervosité d’une page de comic book.

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L’autre aspect que j’apprécie beaucoup, c’est le côté hors du temps, volontairement anachronique. On a des mafieux sortis des années 50, des voitures des années 80, pas d’ordis mais des téléphones portables, etc.

J’ai plus de réticences au sujet de la musique, qui me semble faite par un mec sous ecstasy ; c’est d’un goût douteux et pas toujours à propos, mais ça va dans le sens du trait grossi à l’extrême et de l’humour permanent.

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C’était un peu mon souci au début de la série : on est pas totalement sûr de savoir si c’est censé être drôle ou pas, ça laisse un peu circonspect. C’est un truc en demi-teinte, avec des passages totalement jouissifs, et d'autres d'une banalité navrante. Le trait est très marqué, très grand guignolesque, et ça peut déranger. Mais... une fois qu'on rentre dedans, si on lui passe le jeu un peu outré et les intrigues pas très fines, c'est extrêmement plaisant. C'est le genre de série qui mérite qu'on lui laisse le temps de se développer avant de juger, je pense.

Si je devais rapprocher cette série d’une autre, ce serait probablement plus Teen Wolf que Supernatural (même s’il y a des similitudes, notamment avec la saison 5 et ses épisodes mi-délirants, mi-dépressifs). Il y a une dualité assumée entre un côté très beau, très sombre, tout en étant débilos complet dans le fond.

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Pour finir, je trouve que ce début de saison progresse dans le bon sens : intrigues plus claires, montages moins saccadés, et surtout, ils ont fini par se lâcher ; j’espère que ça restera sombre, fou et violent dans les épisodes suivants. C’est tellement plus sympa quand ils vont jusqu’au bout de leurs idées, un medley de situations drôles et tragiques. On s’éloigne de l’idée d’une série policière/case of the week, et on se rapproche d’une série à tiroirs, complètement fofolle.

Ce que j’apprécie vraiment, c’est que la série est à la fois accessible pour les gens comme moi qui ne connaissent de Batman que les films des 90s (et qui en gardent un souvenir nébuleux, où Schwarzie était Mr Freeze, et où il y avait des collants moulants et des plastrons à tétons partout) et pas trop trop lourdingue dans le développement de ses intrigues. D’un côté c’est facile à suivre, cette petite galerie de personnages du comic version enfant/jeune/avant la chute, et d’un autre côté on se demande comment ils vont meubler pendant x épisodes (voire saisons, rêvons).
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