Et tu l'as crus ? T'es faible.

Y aurait fallu qu'ils meurent tous dans une explosion atomique.Ou alors qu'un des gamins soit Hitler.

Naïf, en tout cas.

J'ai 10 minutes de battement, du coup, je peux évoquer rapidement les DERNIERS FILMS QUE J'AYONS VUS ! (Tandan)

Bref, j'avais vu Prozac Nation (Cristina Ricci oblige, je me tente de me faire sa filmo)

Bon, c'est pas du grand cinéma, la voix off est directement tirée du bouquin, et moi, ça m'emmerde, les mecs qui essaient de faire des bouquins filmés, quoi.Sinon, ouais, ben c'est intéressant, ça se termine bien, avec une vieille morale à deux balles genre "parfois, avant d'aller mieux, on va de pire en pire".La description de la dépression est par contre plutôt fine et admirablement bien interprété par Cristina Ricci qui ne surjoue pas.Bon, je pense que si on a rien à voir, ça se regarde, et puis, ça peut avoir le mérite de mettre des gens un peu mieux au courant de ce qu'est vraiment la dépression.

Bien.

Là vient mon énorme coup de coeur. Non, ce n'est pas Europe Ecologie (j'encule Europe Ecologie).

En Kärlekshistoria (Une histoire d'amour suédoise).

Premier long-métrage de Roy Andersson qui déjà s'aventure dans ce qui s'avèrera être son empreinte et son apport au cinéma (récompensé à Cannes 50 ans plus tard pour Sånger från andra våningen (Chansons du deuxième étage.

Andersson est grand. Ses plans sont brillants, sa caméra fait véritablement exister les personnages, son souci de la mise en scène est constant. Les acteurs (qui ne feront rien de mieux après) ne semblent pas se faire violence, avec un mec comme ça pour les diriger et pour les mettre en scène, c'est compréhensible.Leurs mouvements, leurs expressions, leurs place dans le plan témoignent en permanence du génie du réalisateur.Il se contient toujours à deux ou trois couleurs dans l'arrière-plan (c'est à dire sans évoquer les personnages), ce qui favorise le toucher de l'oeil.Déjà, son souci du détail anodin comme étant le plus important est présent.

Andersson aborde une histoire d'amour adolescente pour évoquer en reflet la misère du monde des adultes, tout milieux confondus, chez Andersson, le monde n'est pas un enchantement, et ces deux enfants s'aiment purement, c'est à dire sans raison.Toute la scène où ils sont tous les deux chez la fille et qui va se conclure sur le réveil après avoir fait l'amour est magistrale, rien que pour ce moment, le film vaut le coup, et croyez-moi, il ne vaut pas le coup uniquement pour cette scène.

Pour le réalisateur, le monde est désespérant, mais encore jeune, il pensait que notre salut résidait dans les utopies des amours adolescentes, et c'est avec douceur et humour qu'il nous annonce notre déclin.

Bref, j'essaie de faire court, je conclue, vous l'avez compris, j'ai été conquis.

Dans ton livre des rancunes ?

Tu sais y avait une centaine de messages après mon dernier passage, ça m'a peut-être échappé.

Je regarde.

Ah ouais pour les Beaux Gosses.

Ben je me trompe peut-être, mais je m'attendais à une critique des relations sociales adolescentes basées sur ce qu'on pourrait appeler, à défaut d'autre mot, le paradigme de l'apparence physique.

Or la conclusion m'a pris complètement à rebrousse poil en deux temps :

- d'une part, après tout peu importe les humiliations, la vie continue et en plus, c'est qu'il y a des lendemains qui chantent et des temps des cerises.

- d'autre part, ce sont tous des cons, en fait, beaux ou pas beaux, finalement. Je veux dire, le fait d'être humiliés ne les empêchent pas d'humilier les autres. D'autant plus que c'est assez libre après tout, puisqu'ils sont tous récompensés.

Et puis tout le délire, je me branle inopinément dans des chaussettes avec mon pote à la coupe 90's moche, ça m'est jamais arrivé, perso. Ca t'est arrivé à toi ?Ca fait un peu "France qui se réveille après avoir vu American Pie et faut catharsiser nos fantasmes".

Personne n'a fait de concours de branlette sous les tentes ?

D'ailleurs ça consiste en quoi ? Genre qui va le plus vite ? Le plus lentement ? Le plus loin ?

Le plus vite. Les gens qui ne font pas ça ne parlent que de faire l'amour avec des putes. Un trouble pyschologeek qui disent .

En ce qui me concerne, je trouve justement tout ça très juste et "conforme" à la réalité.

On est d'accord, mais je pense qu'à côté (en plus) de la réalité, il s'agit aussi de proposer un mince "autre chose".

C'est à dire que la réalité, j'ai pas envie de la voir au cinéma, je la côtoie tous les jours.

Bon, du coup, je me prends Straw Dogs, voilà !

Bon courage. Un film ultra maîtrisé et excellent, mais dieu que c'est éprouvant.

Non, ça, c'est pour Einsturzende. :P

Non, mais Straw Dogs, c'est quand même très tendu et oppressant dès le début, non ?

Arp et moi, on est des fiottes, c'est ça ?