: La SF de Minority Report n'est qu'un prétexte à un film d'action et de réflexion sur les notions de cupabilité, de crime, d'état policier.
Effectivement, mon argument était tout à fait réflexif, mais je pense que tu conviendra que les dominantes thématiques des films que tu as cité sont quand même tellement larges qu'on ne peut honnêtement tous les mettre dans le même panier, non ?
-- "To be is to do"-Socrate; "To do is to be"-Sartre; "Do Be Do Be Do"-Sinatra; Yippie ki yai, coffeemaker !
Message n° 2375056, posté par Baje à 05:06 le 21/09/2010
: Mouais. Un peu trop maniériste pour moi les plan-séquence de ce film (avec les giclées de sang sur la caméra etc...). On voit que le réal veut en mettre plein la gueule, qu'il tourne limite le film que pour ça. Du coup ça coupe avec le reste du métrage.
Et bien après l'avoir revu, je suis pas du tout d'accord (je l'était pourtant, avant). Quasiment tout le film est tourné en plan séquence, séparé par quelques scènes où les changements de caméra se font plus nombreux. En dehors des deux plans séquences de batailles, plusieurs sont assez important et ne comprennent pas du tout d'action. La scène où on parle du bébé du héros, le master-shot assez énorme du départ de la chambre après l'accouchement jusqu'au passage devant les musulmans, la scène de l'accouchement etc...
Là où je rejoins BornFree sur le côté maniériste, c'est ailleurs.
L'idée sur laquelle est basé tout le film (C'est à cause des étrangers, ils peuvent pas voir d'enfants). Les terroristes qui veulent lancer leur révolution sur l'idée que c'est un étranger qui a eu un bébé.Et donc que le gouvernement uk racontera de la merde si jamais ils le présentent juste aux gens, comme ça. Pour le coup, on nage en pleine SF mais pas d'une manière positive. C'est présenté comme ça, d'un coup, sans explication, jamais, pas une phrase. Et sans explication, c'est donc totalement invraisemblable. Mais si ça n'était que ça...Un exemple de ces présentations farfelues, le parallèle aux prisons US en Irak balancé comme ça, graphiquement, pas un mot. D'un côte il se concentre sur le destin de la femme, de l'autre il rends son film complètement vide de sens, et ce, dès l'idée originelle et balance des trucs en l'air ridicule pendant tout le film.
Cuaron traite aussi le sujet des communautés des une telle lourdeur que ça en devient presque gênant. Ça va bien avec la façon totalement ubuesque avec lequel il traite les policiers, les deux sont ridicules. Des musulmans aux français, j'ai pas arrêté de me dire "Mais c'est quoi ça ?!" toutes les trois secondes.
C'est tellement embarrassant au final que si il s'était juste concentré sur son histoire, un bébé né, le premier depuis 18 ans et tout le monde veut le récupérer politiquement. Point, rien d'autre, sans doute 15 minutes de moins au générique. Mais fuck, un bien meilleur film.
En voulant en dire le plus possible par l'image, sans doute pour éviter les lourdeurs et les longueurs, il se plante complètement. Ses tentatives m'apparaissent du coup prétentieuse. Le même film sans groupe religieux (présenté comme dans le film, je ne juge pas si il avait fait ça à coup de dialogues ou sous une autre forme) et/ou français qui se baladent dans la rue, sans dizaines de moutons en freelance alors que tout le monde crève de fin etc etc... n'aurait pas fait se poser plus de questions, le sujet du film n'étant clairement pas celui-ci. Mais je suis persuadé qu'il voulait en mettre pleins les yeux, en faire trop (ou adapter fidèlement le bouquin en 1H40, voir plus bas).
L'image finale, par exemple des soldats qui regardent le bébé sans pouvoir bouger n'aurait été que plus forte si on ne nous les présentaient pas comme des néo nazis (façon de parler) 3/4 d'heures avant... A vouloir trop en faire, il détruit les ressorts dramatiques de son film...Le plan final n'est qu'un condensé de tout le film. Au lieu, encore une fois de se concentrer sur ses personnages, il nous balance un truc bien bourrin détruisant complètement le ressort dramatique de la scène. Les avions arrivent et défouraille tout, parce qu'il faut impressionner. Peu importe, si, encore une fois, c'est pas crédible trois secondes. Pareil pour la musique qui vient juste après, d'une maladresse sans nom. La scène se suffisait à elle-même, avec une mère qui découvre les premiers gestes d'une maman. La musique à ce moment là ne fait que desservir son film.
Ya d'autres exemples comme sur les faiblesses du scénario :
Jesper qui fait rien pour cacher les preuves. Ou Owen avant de partir. Elles devaient pourtant pas être bien loin. On pouvait pas faire pire ici...
L'arrivée aux camps, fuckings to much.
En allégeant son film, en le rendant plus simple et plus direct, il n'aurait pour moi était que plus puissant, plus crédible, meilleur. Avec des idées simples, comme celle de la technologie qui sert l'histoire et non le contraire (contrat totalement remplis ici) et une mise en évidence que tout n'est que politique (sans que ça devienne du grand n'importe quoi comme ici), juste ça, ça aurait été parfait. Mais non, il oublie trop souvent
son
sujet pour dériver vers des choses sans intérêt, sans importances et surtout présenté totalement n'importe comment, à l'arrache. C'est visuel ? Ca claque bien ? Ca envoi des idées dans le cerveau de n'importe quel spectateur ? Allez hop, il rajoute au film quitte à le desservir.
Au final, un film qui techniquement est quasiment parfait avec une photographie hallucinante, des plan séquences totalement maitrisés et impressionnants.
Intéressant techniquement, encourageant pour la suite concernant le réalisateur mais parfaitement maladroit. Il s'est doute laissé totalement dépassé par son sujet et alourdis son film à chacun de ses pseudos démonstrations.
Je lui laisse le bénéfice du doute venant du bouquin. Mais c'est sans doute bien mieux traité, il aurait fallut alors savoir l'adapter pour en faire un bon film, pas une adaptation bête et "fidèle" mais trop imprécise et bourrée de conneries.
J'y retrouve donc les mêmes défauts que lors de mon premier visionnage mais je me suis beaucoup plus intéressé ici au côté technique et à la maitrise du bonhomme du côté de la réalisation.
Un must see en SF pour moi ? Absolument pas.
Un truc à voir ? Carrément, niveau image, son et ambiance. Et pour la performance assez hallucinante des caméramans et de tous les acteurs lors des plans séquences.
-- Si être normal est d'usage, cela revient à abandonner toute chance de progrès. Qui veut être normal ?
*édité à 05:37 le 21/09/2010
0.24
Message n° 2375098, posté par tenia à 07:09 le 21/09/2010
: L'idée sur laquelle est basé tout le film (C'est à cause des étrangers, ils peuvent pas voir d'enfants). Les terroristes qui veulent lancer leur révolution sur l'idée que c'est un étranger qui a eu un bébé.Et donc que le gouvernement uk racontera de la merde si jamais ils le présentent juste aux gens, comme ça. Pour le coup, on nage en pleine SF mais pas d'une manière positive. C'est présenté comme ça, d'un coup, sans explication, jamais, pas une phrase. Et sans explication, c'est donc totalement invraisemblable. Mais si ça n'était que ça...Un exemple de ces présentations farfelues, le parallèle aux prisons US en Irak balancé comme ça, graphiquement, pas un mot. D'un côte il se concentre sur le destin de la femme, de l'autre il rends son film complètement vide de sens, et ce, dès l'idée originelle et balance des trucs en l'air ridicule pendant tout le film.
J'ai peut-être mal compris ta phrase, mais il n'y pas de lien fait entre les étrangers et l'infertilité de l'humanité, si je me souviens bien.
-- "To be is to do"-Socrate; "To do is to be"-Sartre; "Do Be Do Be Do"-Sinatra; Yippie ki yai, coffeemaker !
Message n° 2375704, posté par Fresh Prince à 13:57 le 21/09/2010
et sur ça. Suffit de regarder le making-of dans les bonus pour se rendre compte que les scènes qui durent 20 minutes n'ont pas été tournées d'un coup. C'est n'importe quoi.
Donc, si c'est pour te trouver des raisons pour lesquelles tu n'as pas aimé le film (cf le racisme etc), c'est pas la peine. Tu l'aimes pas, tu l'aimes pas. Inutile de dire que Cuaron n'aurait pas dû faire ci ou ça dans cette scène ou dans une autre.
On dirait moi qui parle de Gran Torino. Même si ce que j'avais dit était plus vrai que ce que tu dis là
Message n° 2375747, posté par Baje à 14:07 le 21/09/2010
: J'ai peut-être mal compris ta phrase, mais il n'y pas de lien fait entre les étrangers et l'infertilité de l'humanité, si je me souviens bien.
Malheureusement c'est développé maladroitement dans le film. Ça n'est jamais dit directement et si ça n'est pas le cas (et je ne pense pas que ça le soit mais c'était plus logique de dire que j'avais ressenti ça pour ma critique), c'est encore plus maladroit.
Ça aurait été une simple politique d'immigration que le scénario m'aurait déjà parut tordu. Mais deux éléments dans le film démontre que ça n'est pas que ça. Quand ils font leurs speech pour convaincre la nana de ne pas dévoiler le bébé, ils expliquent que le gouvernement filera le bébé à une riche anglaise et ne dira jamais que ça vient d'une immigrée. Je pense que le gouvernement n'en n'aurait rien à battre de balancer que ça vient d'une immigrée, ils lui feraient un joli cocon et balancerait des fausses interview. Et tout le monde s'en branlerais, des militaires aux immigrés, ils en croiraient pas leurs yeux. Soit, c'était pour la convaincre.
L'autre raison, c'est que leur mouvement veut lancer la révolution à partir du bébé, parce qu'un étranger a eu un bébé, bim, tout le monde va se soulever et défoncer la tronche de l'UK. Ce qui sous entendrait un problème de fertilité de la part des étrangers. C'est pas du tout concret hein, juste un ressenti en voyant le film, si ça vient pas des étrangers le problème, c'est encore plus débile au niveau de leur organisation de penser ça...
Au final, c'est juste un point de détail sur lequel je démarre ma critique. C'est pas pour ça que j'ai pas apprécié le film plus que ça.
: L'autre raison, c'est que leur mouvement veut lancer la révolution à partir du bébé, parce qu'un étranger a eu un bébé, bim, tout le monde va se soulever et défoncer la tronche de l'UK. Ce qui sous entendrait un problème de fertilité de la part des étrangers. C'est pas du tout concret hein, juste un ressenti en voyant le film, si ça vient pas des étrangers le problème, c'est encore plus débile au niveau de leur organisation de penser ça...
Du tout, ça n'a rien à voir avec un quelconque lien entre les étrangers et l'infertilité !
Les étrangers ne sont plus désirés, car trop nombreux, c'est tout. Donc, le gouvernement ferme ses portes, et là, on lui dit "ouais mais non, ducon, regarde, le bébé qui est né chez nous, il vient d'un étranger, pan dans ta gueule".
Le phénomène d'infertilité est universel, il est mondial, comme par exemple le phénomène d'aveuglement chez Blindness.Ce sont ses conséquences qui font que, de manière parfaitement débile, tout le monde se fout sur la gueule, forçant une immigration de guerre vers le seul pays debout : les rosbifs. Qui eux n'ont pas envie de récupérer 250M d'habitants de plus.
D'où la politique.D'où la révolution.
Maintenant, c'est un point comme un autre dans ta critique, effectivement, mais j'ai l'impression que cette incohérence qui n'en est pas une t'a fait mal saisir le film.
-- "To be is to do"-Socrate; "To do is to be"-Sartre; "Do Be Do Be Do"-Sinatra; Yippie ki yai, coffeemaker !
Message n° 2376988, posté par Baje à 21:24 le 21/09/2010
: Le phénomène d'infertilité est universel, il est mondial, comme par exemple le phénomène d'aveuglement chez Blindness. Ce sont ses conséquences qui font que, de manière parfaitement débile, tout le monde se fout sur la gueule, forçant une immigration de guerre vers le seul pays debout : les rosbifs. Qui eux n'ont pas envie de récupérer 250M d'habitants de plus.
Je sais bien qu'il est mondial. C'est donc totalement débile comme dialogue. Et comme stratégie.
: Maintenant, c'est un point comme un autre dans ta critique, effectivement, mais j'ai l'impression que cette incohérence qui n'en est pas une t'a fait mal saisir le film.
Ton impression est fausse. Et cet élément ne m'a pas gâché le film.
-- Si être normal est d'usage, cela revient à abandonner toute chance de progrès. Qui veut être normal ?
*édité à 21:24 le 21/09/2010
Message n° 2377042, posté par Baje à 21:33 le 21/09/2010
Je crois que ma technique a marché. J'ai vu tellement de mauvais films ces derniers temps, que je suis plus facilement émerveillé. Pas seulement par les films que je découvre, mais aussi, et surtout, par les films que je redécouvre.
Et, revoir la deuxième partie d'Orange Mecanique hier, et maintenant regarder la version longue de Shining, ça me fait un bien fou. Ce petit sentiment qu'on ressent devant un chef d'oeuvre qui nous fait penser qu'il n'y a rien de plus beau que le (bon) cinéma.
Je vais me faire un marathon Kubrick, si ça continue.
Message n° 2377943, posté par BornFree à 04:49 le 22/09/2010
Bon vous m'avez donné envie de revoir Children of men (que j'avais quand même bien aimé je précise et dans des conditions pas géniales). Par contre je supporte pas Boyle des trois films que j'ai vu de lui donc je crois que je vais en rester là.
Sinon j'ai vu The Town, bon c'est du recyclage mais de plutôt bonne qualité, les scènes d'action sont assez efficaces et ça ment pas sur la marchandise.
Message n° 2377961, posté par tenia à 06:21 le 22/09/2010
: Je sais bien qu'il est mondial. C'est donc totalement débile comme dialogue. Et comme stratégie.
Ah oui complètement, mais dès qu'il y a une couille, l'humanité devient toujours encore plus débile qu'elle ne l'est habituellement. "On va tous crever ! Alors foutons-nous sur la gueule ! Paie tes réfugiés de guerre ! Pas grave, on finira par créer des camps !"
Salut,J'ai vu dernièrement "the town", et franchement, même si c'est le genre d'histoire qu'on a déjà vu aux écrans, bien c'est tout de même sympa à regarder, passer un bon moment, bref perso je le recommande.
-- Liaison Team Walker Team BorderLineCrew - Leverage
Message n° 2378285, posté par Sao à 11:46 le 22/09/2010
You don't mess with the ZoanJ etais mort de rire au debut du film, mort de rire a la fin du film, et je me suis fais chier pendant tout le milieu.Mais y a vraiment des situations debiles dans ce film
-- Je que vous l'homme de la situation. Et comment donc qui, je vous prie ?
Message n° 2378302, posté par KoreanGuy à 11:56 le 22/09/2010
Oui, il y a vraiment des moments hilarants. Ils ont réussi à créer un perso qui peut faire concurrence à un Chuck Norris en invincible mode. J'ai bien aimé.
Message n° 2378308, posté par Baje à 12:00 le 22/09/2010
: Ah oui complètement, mais dès qu'il y a une couille, l'humanité devient toujours encore plus débile qu'elle ne l'est habituellement. "On va tous crever ! Alors foutons-nous sur la gueule ! Paie tes réfugiés de guerre ! Pas grave, on finira par créer des camps !"
Non, je parle bien de leur stratégie, pas du mode global "cassons-nous la tronche". Il aurait pu trouver tellement plus crédible et intéressant. C'est d'ailleurs à partir de ce moment-là que je me suis dit "ah bin merde, j'ai l'impression de revivre mon premier visionnage où je commençais à trouver ça pourris". En dehors du côté technique, la suite du film n'a fait que me conforter dans mon premier avis.
Le Rideau déchiré : J'ai vite arrêté de suivre (honte à moi, mais y avait des circonstances atténuantes). Je le place au même niveau que Frenzy, c'est-à-dire qu'il y a un scénario, un vrai de vrai, mais à part ça, on sent plus de passion. Y a quelques scènes qui sortent quand même sacrément du lot, comme celle du meurtre, mais à part ça, j'ai trouvé ça un peu trop "calme", je dirais. Trop by the book. Je préfère le Hitchcock ante-sixties.
0.99
Message n° 2379389, posté par Benj à 19:16 le 22/09/2010