Un Araki qui m'a pris aux tripes, ça fait maintenant un peu plus d'une heure que le générique s'est arrêté et je dois dire que je suis toujours sous le choc. Vidé, engourdi, je ne serais dire exactement.Le sujet de la pédophilie est abordé d'une très belle manière, ici on ne se défile pas, c'est brut. Alors oui il y a cette partie sauvage, un peu bestial, représentée magnifiquement par Joseph Gordon-Levitt, cette dichotomie entre Neil et Brian. Un qui prend la réalité en pleine gueule, s'enfouit dans la crasse pour survivre, la fuite en avant et l'autre qui n'ose pas se faire à cette réalité, celle qui les lie.C'est tellement juste que j'étais pas loin de craqué durant la scène finale

Pour moi, très honnêtement, le craquage à la fin du film est probablement plus proche de la fausse demande de pitié que d'une quelconque once de sentiments qui refait surface.A mon avis, le mec est clairement vide de toute humanité, et fait semblant de demander pardon pour épargner sa vie afin de tester la réaction d'en face.Et comme ça marche pas, il revient dans son mode provocateur habituel.Après, visiblement, le seul truc qui lui importe, c'est que sa famille reste en dehors de cela. C'est pour moi le seul sentiment altruiste dont il aura pu faire preuve.Les personnages étant tout de même fort mono dimensionnels, et le script très linéaire, c'est ce qui m'a paru le plus plausible. Forcément, pour susciter l'empathie, c'est un peu comme si on demandait à La vague une réflexion poussée alors que c'est une démonstration linéaire de bout en bout.C'est la limite qui m'empêche vraiment d'apprécier I saw the devil plus qu'un simple thriller violent à suspense : la linéarité du bousin. Kim Jee-woon veut t'imager Nietzsche, et ça s'arrête là. Monstre contre futur monstre, humanité qui disparaît. Pis voilà.

Et ouais, "l'autre méchant", pour moi, il est pas mieux.Tu trouves qu'il lâche tout et qu'il est en mode pause, et pour moi c'est un gros enculé que j'aurais vu mourir sans lever un oeil.C'est pas parce qu'il pleure dix secondes que ça me change ça. Pas plus que quand l'autre taré pleure avant.Chacun son empathie.