Bon ben, je viens de le dire, tout se passe dans sa tête. Enfin, "tout", c'est relatif. J'ai l'impression qu'il est tout au long du film en train d'écrire son livre sans même s'en rendre compte, dans un premier temps pour ne pas accepter le fait que sa femme ne veut plus de lui, puis pour oublier le fait qu'il a tué sa femme.Durant l'intégralité du métrage, seuls deux personnages récurrents seront vrais et preuves d'une réalité autre que celle du narrateur, ses deux amis. Lorsqu'ils sont à l'écran, on change de point de vue. Ainsi, on peut découvrir des faits que l'on n'aurait pu découvrir s'il n'y avait qu'un point de vue interne tout au long du film. Or, il y a deux points de vue externes, donc : celui des amis, mais celui du réalisateur lui-même, qui souvent viendra nous montrer que ce qui se passe est faux, en montrant par exemple que c'est bien une machine qui a explosé par terre, et pas un insecte.Donc, tout le film n'est qu'un fantasme d'un drogué qui prend encore et encore de nouvelles drogues. On retrouve certains symptômes, comme la paranoïa, qui peuvent prouver cela.Mais quoi qu'il arrive, ses deux grandes peurs reviendront : d'abord, on sera interposé entre sa femme et lui (Ian Holm, puis Fadela), et enfin, il la tuera.Ce qui est assez impressionnant, c'est que c'est toujours le fait de la tuer qui l'emmènera dans un nouveau lieu, comme s'il était obligé de la tuer pour pouvoir avancer. D'abord, c'est en la tuant qu'il pourra partir des U-S, puis, c'est en la tuant qu'il pourra accéder en Annexia. Et, toujours, les gens voudront qu'il la tue, et accepteront le fait qu'il la tue.