C'est long, très long. Trop long.Comment on étale un bouquin de 300 pages sur 3 x 3h ? En étirant tout, en ajoutant des trucs pour rien, en allant remettre tout ce qui était là 10 ans plus tôt dans le film.
Du coup, l'étrange sensation de voir un remake de La communauté de l'anneau perce. Les personnages sont familier, les clins d'oeil trop nombreux, le rythme quasi identique.
Que reste-t'il du coup ?
Quelques envolées magiques, une poignée de passages sympas, mais surtout des personnages balourds (p'tain, les nains...), apathiques (Bilbo, héros malgré lui, mais qui visiblement ne bite que dalle à ce qui se passe à un point assez monumental), ou alors Deus Ex Machina incarné (pourquoi être 14 vu que Gandalf finit toujours par débarquer de nulle part, sauver tout le monde, et tout faire tout seul ou presque ?).
Mais le vrai problème, c'est la régression visuelle.
La trilogie du Seigneur des anneaux, c'était 2001 à 2003.Avec The Hobbit, en 2012, tout ce qui a servi de base aux détracteurs d'alors revient au galop, à savoir l'impression de regarder une croûte numérique.Evidemment, je n'irai pas jusque là, parce qu'on en est éloigné tout de même, mais impossible de ne pas y penser.
Tout pue l'artifice, le retouché, le numérique, le CGI de partout.
Mais évidemment, il y a le fond et la forme.Le fond, ce sont les designs parfois foireux à l'origine, comme les trolls ou le Roi Gobelin, sans compter le traîneau de Radagast, absolument involontairement hilarant et kitschissime.Mais la forme, c'est le HFR 3D.
La 3D, elle, est bien intégrée. C'est peu tape à l'oeil, mais efficace, hormis une séquence de glissade absolument illisible et 2-3 travellings pas toujours heureux, mais surtout un plan hideux (ou kitschissime, c'est selon) de Galadriel avec la lune en arrière plan.
Mais le HFR, c'était (comme quoi, c'était bien la peine de payer 13€55 pour confirmer l'idée que je m'en faisais) la fausse bonne idée.Dans les faits, il y a clairement une fluidité inédite. Tout est fluide, tout est propre, tout ça tout ça.Sauf qu'au lieu de permettre un rendu plus réaliste, ça créé une sensation d'accéléré constante qui, au contraire, donne un rendu complètement artificiel.Ca aide grandement la 3D à passer comme une lettre à la poste. Aucun mal de crâne, pas de fatigue oculaire, là dessus, c'est vraiment top.
Mais j'ai vu le TV Film le plus cher de l'histoire. A tous les niveaux, que ce soit les champs / contre-champs en gros plans dans les dialogues, les petits mouvements des personnages, les combats (surtout les combats), les travellings, tout devient complètement artificiel.
C'est exactement le même rendu "x1.5" que les filtres 600 Hz des TVs.
C'est triste à constater, mais pour moi, ça tient de la régression visuelle tant ça pourrit le rendu visuel du film.
J'ai toujours été plus ou moins réticent à la 3D, parce que ça tient plus de la resucée technologique d'un concept qui a 60 ans pour pouvoir vendre du ticket face à la concurrence, plutôt qu'une véritable utilisation de ses possibilités. Suzuki n'a jamais eu besoin de la 3D pour faire un travail formidable sur les jeux de 1ers plans / arrières plans.
Mais là, perso, c'est mille fois pire.Il y a une idée qui sur le papier est certainement mirifique. Mais visiblement, à l'écran, c'est pas ça du tout. Ou alors, 48 fps, c'est trop. Faut essayer 35, peut être, je ne sais pas.
Mais non. Clairement non. Ca transforme The Hobbit en un jeu vidéo de 2h50.
6/10
-- "To be is to do"-Socrate; "To do is to be"-Sartre; "Do Be Do Be Do"-Sinatra; Yippie ki yai, coffeemaker !
Message n° 3530805, posté par kbblily à 22:47 le 16/12/2012
Perso, j'avais vraiment hate de le voir, je suis allée à l'avant première au Grand Rex.Bon, déjà c'était à minuit, donc, oui, je me suis endormie par moment , mais j'ai aussi trouvé ça un peu long.En gros j'ai trouvé que c'était un sous seigneur des anneaux. Le principe est le même, en moins intéressant.La 3D était sans plus. J'ai trouvé qu'elle était pas trop mise en valeur. Pas beaucoup de scènes qui nous font dire qu'on a bien fait de le voir en 3D.
Je mets beaucoup d'espoirs dans les 2 autres volets malgré tout
-- L'homme est un loup pour l'homme...et un gros con pour le loup.
Message n° 3530811, posté par tenia à 22:52 le 16/12/2012
J'avoue avoir au contraire trouvé la 3D bien intégrée. C'est sûr que ce n'est pas de la 3D à la Meurtres à la St Valentin, mais les personnages se détachent bien, y a pas mal de scènes avec de beaux effets de profondeur, etc.
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Message n° 3530812, posté par kbblily à 22:54 le 16/12/2012
Bon, en même temps, j'ai raté une bonne partie de la fin. Des fois je m'endormais 5 mn, après j'ouvrais les yeux en me demandant comment ils étaient arrivés là
Un film à minuit, c'est la dernière fois
-- L'homme est un loup pour l'homme...et un gros con pour le loup.
Message n° 3530839, posté par Fresh Prince à 23:23 le 16/12/2012
: Mais le HFR, c'était (comme quoi, c'était bien la peine de payer 13€55 pour confirmer l'idée que je m'en faisais) la fausse bonne idée.Dans les faits, il y a clairement une fluidité inédite. Tout est fluide, tout est propre, tout ça tout ça.Sauf qu'au lieu de permettre un rendu plus réaliste, ça créé une sensation d'accéléré constante qui, au contraire, donne un rendu complètement artificiel.Ca aide grandement la 3D à passer comme une lettre à la poste. Aucun mal de crâne, pas de fatigue oculaire, là dessus, c'est vraiment top.
: Mais j'ai vu le TV Film le plus cher de l'histoire. A tous les niveaux, que ce soit les champs / contre-champs en gros plans dans les dialogues, les petits mouvements des personnages, les combats (surtout les combats), les travellings, tout devient complètement artificiel.
Mais y a une question que je me pose depuis deux semaines : c'est si con que ça et surtout si difficile de faire du 24fps pour les scènes où il n'y a pas de mouvements et du 48fps pour les scènes avec du mouvement ?
Ca donnerait un peu le même rendu qu'avec l'IMAX en blu-ray, non ?
1.00
Message n° 3530859, posté par koni à 23:39 le 16/12/2012
: Ca m'a touché, mais pas plus que ça. La suprématie Pixar se fait de moins en moins ressentir.
A la revoyure, ça passe mieux, mais le gros problème du film, c'est qu'il ne s'y passe absolument rien. Au bout de 45 minutes, aucun enjeu, que dalle. Et quand finalement, ça arrive, les rebondissements sont gros comme pas permis, du coup, l'ennui.
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Message n° 3530960, posté par tenia à 00:04 le 17/12/2012
: Le problème vient de la diffusion qui doit avoir à la même fréquence. 24 image ou 48. Pas les deux à la fois.
En y réfléchissant, la diffusion ne pourrait-elle pas alterner elle aussi 24 et 48 fps ?Est-on obligé de projeter le film en intégralité dans une fréquence, ou peut on alterner ?
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Message n° 3531099, posté par koni à 00:41 le 17/12/2012
C'est sans doute faisable. Mais un joli casse-tête technique. Imagine ton lecteur BR à vitesse variable... On n'y est pas encore et même si un jour un esprit torturé met ça au point, on en sera déjà au 32 K à 576 i/sec.
Ce serait donc saccadé. Mais oui, sur le principe, ça pourrait fonctionner. Il y aurait peut-être une trop grande différence de qualité parce que d'un côté on a 48 images, et de l'autre 2 X 24 images.
J'ai vu le film hier soir en 2D, donc je n'aurai pas grand-chose à dire sur l'aspect technique, juste un ou deux passages en CGI que j'ai trouvé pas terribles.
Je partais déjà pas super rassuré sur cette trilogie car je ne voyais pas comment à partir d'un livre aussi court, on pouvait non seulement faire 3 films, mais en plus de plus de 2 h 30 ! Partant déjà avec cet a priori négatif, ma façon de visionner le film en a sûrement été faussée. Je n'ai pas vu le temps passer, mais qu'est-ce que j'ai pu être déçu !
Je pense que mon problème avec ce film, c'est surtout d'avoir relu le livre il y a peu et de connaître un peu trop l'univers de Tolkien (en tout cas la période concernée), du coup tous les changements apportés par rapport à l'histoire originale m'ont gâché le film.
Rien que dans la trame principale issue du livre, certains événements ne se déroulent pas de la même façon (le parfait exemple pour moi est la façon d'échapper aux trolls au début, bien plus drôle et subtile je trouve dans le livre).Les passages rajoutés reprennent des éléments de l'univers de Tolkien, mais les sortent de leur contexte et les adaptent pour les faire coller au reste (le Nécromancien, Radagast, Azog,...). Par contre, j'ai beaucoup aimé l'intro nous présentant Erebor et l'arrivée de Smaug.
Le pire dans ces modifications, c'est quand même que PJ arrive à se contredire par rapport à LSDA concernant la découverte de l'anneau par Bilbo. Il n'y avait quand même pas 1 h de film à reprendre à l'identique en changeant d'acteur, juste un seul put*** de plan, et la nouvelle version change tout.
En fait, PJ adpate Bilbo, qui est à la base un roman pour enfants, en un film d'un autre genre, plus adulte, plus "épique", une sorte de sur-LSDA. Tous les changements apportés (y compris dans le caractère de personnages) vont dans ce sens, et je crois que c'est parce je n'attendais pas cette orientation que j'ai été agacé.
Sachant désormais à quoi m'attendre, j'essaierai d'aller le voir en 3D HFR pour peut-être mieux profiter de l'histoire et de l'aspect visuel.
Message n° 3531649, posté par tenia à 20:15 le 17/12/2012
: Ce serait donc saccadé. Mais oui, sur le principe, ça pourrait fonctionner. Il y aurait peut-être une trop grande différence de qualité parce que d'un côté on a 48 images, et de l'autre 2 X 24 images.
Ce serait peut être un peu violent, effectivement.C'est surtout, probablement, qu'il vaut mieux le film entier dans un format plutôt que d'avoir des scènes normales et d'autres en HFR qui, pour le coup, sembleront vraiment accélérées car restreintes à certaines scènes.
: En fait, PJ adpate Bilbo, qui est à la base un roman pour enfants, en un film d'un autre genre, plus adulte, plus "épique", une sorte de sur-LSDA. Tous les changements apportés (y compris dans le caractère de personnages) vont dans ce sens, et je crois que c'est parce je n'attendais pas cette orientation que j'ai été agacé.
Pour le film en lui même, c'est pour moi mon principal reproche, et ça se ressent à tous les niveaux.The Hobbit, c'est quand même autrement plus léger que le SdA, mais non, Jackson veut retrouver le même souffle épique, mais ça implique d'avoir les 7 nains qui chantent, qui font des blagues comme des gros boulets alors qu'ils sont coincés, et un magicien avec un traineau de lapins.
Y a qu'à écouter la schizophrénie de la BO qui ne sait plus où donner de la tête, et flingue une scène sur 2 en se plantant. "Ah tiens, et si je mettais un truc épique ? Ah merde, c'était rigolo ? Fais chier."
-- "To be is to do"-Socrate; "To do is to be"-Sartre; "Do Be Do Be Do"-Sinatra; Yippie ki yai, coffeemaker !
Message n° 3531973, posté par ricorod à 23:27 le 17/12/2012
Une musique qui pourrait tout aussi bien convenir à un porno chic 80s. De la vapeur. Une jolie blonde sous la douche finissant par se caresser. Soudain, tout cela vire au drame, tourne quasiment au viol. La vision se brouille, le son se perd. Cut. Ce n'était qu'un rêve. Ou du moins, un fantasme.
Si le titre français de Dressed to Kill n'a rien à voir avec le titre original, il colle plutôt au film de Brian De Palma.De pulsions, il en sera question à tous les niveaux, comme il en était question dans le Psycho de Hitchcock chez qui De Palma empreinte énormément, visuellement comme thématiquement.
Pour autant, il est très intéressant de voir le film aujourd'hui (si possible en combinaison avec Blow Out) tant il représente tout le savoir faire d'un réalisateur chez qui le style importe beaucoup, mais reste toujours soutenu par un fond rarement absent.Chez certains, le style n'est qu'apparat, remplissage, et cache souvent une vacuité assez surprenante. Dans Pulsions, comme dans Blow Out, la forme embrasse le fond car elle n'oublie pas qu'il faut quelque chose à raconter pour captiver.
En l'état, De Palma raconte une histoire très simple, même si un peu longuette à se mettre en place : Kate Miller suite une psychothérapie car elle n'est pas vraiment épanouie dans son couple, et se met à rêvasser de moments plus intenses. Par le plus grand hasard, elle finira par rencontrer un inconnu avec qui elle passera de torrides moments (notamment dans un taxi). En revenant chercher la bague qu'elle avait oubliée chez lui, elle se fait sauvagement assassiner. Liz Blake a vu la scène dans le miroir de la cabine : une blonde a lacéré Kate Miller avec un rasoir. Liz va alors s'associer avec Peter, le fils de Kate, pour faire la lumière sur le meurtre.
Si on passera outre la prétendue misogynie d'un film qui, au contraire, présente uniquement des personnages féminins en pleine possession de leurs moyens face à des personnages masculins souvent en proie au doute ou à des préjugés d'un autre âge (Dennis Franz, dans le rôle du Détective Marino, s'en donne à coeur joie dans ce macho brut et cru comme pas permis, même s'il s'avère, en fait, bien moins bête qu'il n'y parait), le film bascule donc du drame psychologique le plus pur, nous faisant suivre le trajet émotionnel d'une femme qui se sent vieillir et dont la confiance en elle finit par s'étioler, au thriller le plus simple qu'il soit lorsque Liz prend le relais, dans un rôle à l'opposé précis de celui d'Angie Dickinson : une femme qui sait précisément comment jouer de ces charmes.
Hormis Peter Miller, sorte de personnification de De Palma, nerd en puissance et spectateur explicite avec sa caméra, les 2 femmes comme notre tueur ont tous un lien direct avec les désirs sexuels, pulsions chez les uns, fantasmes chez les autres, et quotidien chez les derniers, et De Palma prend un malin plaisir à le caser partout, que ce soit dans les plans les plus évidents (Peter surveillant à la jumelle Liz, qui essaie de séduire le Dr Elliott en se mettant en porte jarretelles), comme dans cette pure scène de séduction qu'est cette longue séquence au musée, filmée comme un balai et dont les multiples peintures renvoient directement aux pensées de Kate.
Tout cela ne serait pourtant pas très original si ce n'était pas décuplé par des petits détails de mise en scène. Si les split screens, signature de De Palma, sont les plus évidents, Pulsions contient surtout de nombreux jeux assez notables / formidables entre le 1er plan et les arrière plan, notamment l'interrogatoire au commissariat se déroulant sur 3 plans : Liz dans une pièce, le Dr Elliott interrogé par Marino dans une autre pièce en face, et Peter dans le couloir, entre les 2 pièces, écoutant secrètement la conversation de Marino et Elliott et assurant ainsi la continuité sonore.
En bouclant le film dans un décalque de son ouverture, De Palma boucle la boucle d'un thriller très efficace, malgré un épilogue un peu étiré, mais qui ne démérite pas et se déroule sans temps mort, laissant entrevoir la future efficacité et le montage au cordeau de Blow Out, pièce centrale de l'oeuvre d'un De Palma, alors au sommet de son art.
8/10
-- "To be is to do"-Socrate; "To do is to be"-Sartre; "Do Be Do Be Do"-Sinatra; Yippie ki yai, coffeemaker !