On se rabat sur le cinéma pour le réalisme. Lis pas les moitiés des posts.

Ben non, je n'ai pas été lassé, et justement, je me suis demandé quand est-ce que ça allait finir parce que c'était insoutenable.

En plus de ça, ça aurait été une faute technique. En dehors des ellipses entre chaque flashback, y'en a pas une seule dans le film.

Il allait pas cut alors que tout est en plan séquence.

J'ai pas demandé de cut, j'ai demandé à ce que ce soit une scène moins longue.

Et il peut cut sans que ça se voit. Dés le début de la scène, il met des lumières dans le tunnel qui buguent (j'ai oublié le verbe), qui clignotent, et voilà, il peut cut tout ce qu'il veut. S'il tient à tout prix à ce que MB se fasse démonter pendant 9mn.

Et enfin, je sais pas vous, mais j'ai trouvé la scène finale bien plus choquante que celle du viol. Peut-être parce que je m'y attendais pas, que je connaissais pas cette scène, mais quand même, c'est cette scène qui m'a vraiment fait mal. En plus de la scène de l'extincteur, évidemment.

T'es fou ou quoi ?! La voix de Bruce Willis est inégalable ! Depuis que j'ai découvert sa VO, j'ai du mal avec sa VF.

Le problème c'est que Patrick Poivey tend à parodier lui-même sa propre voix depuis quelques années (et aussi à la vendre au plus offrant, il faut bien vivre).

Il y a tellement de voix iconiques en français pour ce film, surtout le 2 avec l'ajout de Chuck Norris, que c'est quand même assez fun à entendre.

Deux employés d'une grande compagnie du gaz tentent de convaincre une petite ville de leur céder leurs terres afin d'en exploiter le gaz de schiste, en ne mettant l'accent que sur les retombées économiques, forcément exceptionnelles, et en passant sous silence toutes les conséquences potentielles sur l'environnement. Un écologiste obstiné s'en mêle.

En dépit d'une tentative tout à fait honorable d'éviter les clichés du genre (le film militant) en nous mettant dès le départ du côté des - a priori - "méchants" de l'histoire, on a quand même droit à un certain nombre d'entre eux.

A commencer par cette idée : les employés des grandes multinationales pas gentilles sont des gens comme vous et moi, ils ont des rêves, des enfants, des doutes, des regrets, des passions, ils éprouvent des sentiments. No shit ?

J'ai tout de suite pensé que caster Matt Damon dans le rôle était une fausse bonne idée. On ne peut pas faire autrement que de l'apprécier, le bonhomme, avec son visage sympa, son sourire enjôleur, ses bonnes manières. On lui donnerait le bon dieu sans confession. Mais sous cet aspect policé se cache en réalité un monstre cruel et sans pitié qui... ah non, en fait il est vraiment sympa et il pense tout ce qu'il raconte aux pécores de la ville. Il les comprend parce qu'il vient du même milieu qu'eux, et il croit en ce qu'il fait parce qu'il est persuadé au fond que c'est vraiment ce qui est le mieux pour eux. Il n'imagine pas une seconde que l'entreprise pour laquelle il travaille puisse avoir des desseins et des méthodes bien moins recommandables que ce qu'il vend à longueur de journée et de ville en ville. Bref, il est INCROYABLEMENT NAÏF.

Et du coup, le film perd en réalisme et en crédibilité. J'ai du mal à croire que de telles personnes existent encore, aujourd'hui. Le cheminement du personnage au fur et à mesure que l'histoire progresse, et la remise en cause de tout ce qu'il prenait pour acquis, fait vraiment forcé, pas naturel. Le mec débarque, quoi, et avec lui le spectateur à peu près rompu à l'exercice.

Sans compter que s'ajoute à l'histoire un triangle amoureux totalement superflu et qui ne sert à rien au final, sinon à se sentir encore plus désolé pour le personnage, histoire de bien enfoncer le clou.

En voulant s'éloigner de tout manichéisme, Promised Land saute pourtant à pieds joints dedans, le seul personnage du film ayant un petit peu plus d'intérêt étant celui de Frances McDormand, qui tire réellement son épingle du jeu grace à une écriture plus fine que la moyenne, et bien sûr au jeu de son excellente interprète.

Je ne déconseille pas le film, pas du tout, il est très agréable, mais j'avais espéré au fond quelque chose de moins prévisible, de plus original. C'est un film consensuel, qui ne fera changer d'avis personne sur le sujet de fond. Loin d'un brûlot à charge contre le gaz de schiste, on a une oeuvre sympathique mais innoffensive.

Il vaut sûrement mieux voir le doc Gasland, sur le même sujet, pour une approche beaucoup plus directe, incisive, et ayant le potentiel de faire vraiment réfléchir à la question.

Quelle scène finale ?

La scène juste avant le générique.

Bon allez, je vais pas faire mon batefer :