Non, en fait, je peux pas en dire que ça.

Il se dégage une énorme mélancolie teintée d'une certaine innocence de ce conte contemporain. Jeff Nichols aurait pu montrer le point de vue de Mud, il aurait pu également transposer ça dans une grande ville, et reprendre tous les clichés du genre. Mais non, le héros, c'est ce jeune Ellis, perdu, seul, plein de vie dans une petite ville où pas grand monde le comprend, et sûrement pas ses parents.

Nichols montre l'adolescence et l'amour comme peu de réalisateurs. Ici, ils ne vécurent pas heureux avec plein d'enfants. Il aurait très bien pu rendre ceci horrible, à la manière d'un Gilliam avec Tideland, d'un Larry Clarke dans n'importe lequel de ses films, mais non, il le montre avec une beauté rare, et un réalisme qui font croire au tout. Le mot juste est "innocence", vraiment. Ces enfants ont 14 ans, mais chez certains réalisateurs, ils en auraient 4.

Ainsi, ce que nous apprend ce Mud, c'est que la vie continue, toujours. Quoiqu'il arrive.

Un fabuleux film, j'en ai pleuré, malgré la fatigue. Voir des enfants jouer avec tant de justesse dans une oeuvre si bien écrite, ça nous arrive pas tous les jours.

Comme Silver Linings Playbook, ce film rend souvent triste, mais surtout il met la pêche. On en sort euphorique, encore la larme à l'oeil, avec l'envie de retourner à un âge où on ne voyait pas le monde d'un oeil aigri et amer, à l'image du personnage de Tom.

Mais malheureusement, à peine sorti du cinéma, on retourne à la réalité de la bêtise humaine, aujourd'hui imagée par le massacre aux USA et les débordements au Trocadéro. J'aurais voulu rester dans cette salle...

Ouais, enfin, c'est pas tout rose dans Mud, hein. Je trouve quand même cette Amérique en bien mauvais état. Et je trouve que comparer certains moments à Silver Truc n'est pas tout à fait juste. Mud est bien plus intéressant.

Je dis bien que c'est pas rose, mais que ça reste innocent.

Par contre, je compare aucun moment à SLP, juste l'ensemble.

Si, tu dis "comme", et tout.

Oui, l'ensemble, pas une partie en particulier

J'ai toujours lu que la version Redford était pas top. Mais c'est peut être erroné.

A good day to die hard :

Bref, je vais regarder la version avec Redford...

Et s'il prend sa retraite, il pourra pas nous offrir d'autres perfs à la Moonrise Kingdom.

C'est bien mieux la deuxième fois, dans son salon, en BR, et en forme, Django Unchained.

Jack Reacher :

Il y a de quoi rester perplexe face à l'assez grande quantité de critiques positives reçues par le film. Alors effectivement, ça aurait pu être bien pire, à tous les niveaux, et certaines choses tentées par le film (notamment un usage intelligent de l'absence de musique, quand la tendance actuelle est plutôt d'avoir 95% du temps une grosse bande son orchestrale qui tâche) en font un objet supérieur à une triste moyenne des blockbusters d'action policière du moment.

A ce titre, il faut saluer les moments forts du film, en particulier les 15 1eres minutes, qui sont joliment montés.

Mais pour autant, Jack Reacher reste immanquablement creux et vain, avec ses méchants très méchants, ses gentils 2nds couteaux idéalistes mais plutôt cons (Rosamund Pike, notamment, s'en tire avec un rôle de blonde de service complètement débile), et évidemment, son héros dark mais plus malin que l'intégralité des équipes de CSI et NCIS cumulées. L'action tarde. Le montage est redondant. L'émotion ou une quelconque intensité absente. Et quand ça grimpe un peu, comme cette longue course poursuite en voitures, ou ce combat final, c'est étiré comme pas permis, pour finir le plus souvent en baudruche se dégonflant.

C'est dommage car il y avait là la possibilité de faire un film brut et rêche, à l'ancienne.

Et puis, il y a Tom Cruise. Non pas qu'il soit mauvais, car il s'en sort plutôt bien. Mais il est juste un sacré mauvais choix de casting, tant sa carrure, son physique font de son personnage quelque chose de complètement à côté de la plaque. Il faut se souvenir qu'à la base, Jack Reacher fait près de 2m pour 110 kg... Dans ces conditions, voir Cruise s'en prendre à des armoires à glace et leur botter le cul comme à des fillettes devient involontairement ridicule.

Reste qu'en pointant à 2h10 (tout de même), le film, malgré une mise en scène et un montage assez atypique pour une production du genre en 2013, est long et peu palpitant, mais reste assez divertissant.

6.5/10

C'est un bon petit polar, pas mal torché et plutôt très sympathique.

Si c'est à moi que cela s'adresse, non. Donc, rien à braire qu'il fasse 2 m 12 ou 23 kilos.

Non, à tenia, qui nous les brise depuis 6 mois avec cet argument !