Il y a forcément un besoin de nouvelles histoires, vu qu'ils ne veulent toujours pas arrêter la série, apparemment. C'est très bête, car tu vois que Sutter arrive à la fin de la route ici, car il n'arrive plus du tout à écrire quelque chose de cohérent ou même d'intelligent. Cette fusillade en est le parfait exemple et la série se perd, comme beaucoup d'autres avant elle, dans quelque chose qu'il ne lui ressemble plus du tout. C'est vraiment poussif, autant dans l'écriture, que dans la réalisation ou le jeu des acteurs et je crois que c'est ça qui rend le tout ridicule. Tu sens que tout le monde en a plus rien à foutre. Le beau Charlie, il devait avoir hâte de se tirer pour faire son blockbuster à l'époque du tournage, je pense.

Sur l'écriture des personnages, plus aucun pour moi ne vaut quelque chose. Pour les deux que tu cites : Tig, le personnage sombre de plus en plus sous le stylo de Sutter, tout ce qu'il fait n'a plus de sens et l'acteur a énormément de mal à jouer toute la souffrance par laquelle son personnage doit passer. Du coup, c'est complètement raté. Et pour Tara, là aussi, on sent que Sutter ne contrôle plus rien et laisse son personnage vivre en faisant n'importe quoi. Et là aussi, l'actrice est insupportable.

C'est justement ça le soucis : tout ce qui lui arrive. C'est beaucoup trop. Le mec tue une fille innocente, voit sa fille se faire brûler vive, échappe à un assassinat mais se retrouve encore avec une cible sur la tête, et tu as l'impression qu'il bute un personnage par épisode. C'est presque trop à supporter humainement, tout ça, non ? Le personnage est en fait, une métaphore parfaite de la série : fourre-tout, inutile, perdu, et aberrant.

Bien aimé pour ma part ce démarrage. Et y a Peter Weller!Tig me fait toujours triper, complétement cinglé la gars.

spoiler

J'ai cru qu'il allait regretter son action, mais non, tranquille, il pisse dans le bain. Excellente cette scène.

Bien aimé aussi.

Jamais un ennemi de saison n'a cumulé autant d'atouts : malade mental, extrémiste, la loi avec lui, violent, rusé, intello (il lit du Antonin Artaud dans sa phase d'internement psychiatrique) et anarchiste lui aussi.

Concernant la tuerie, Sutter a annoncé que les récents événements avaient seulement précipité l'arrivée de cet arc dans la série. Je le trouve plutôt cohérent et son "défaut" est qu'il ne peut qu'arriver, implacablement. En ça, on est tout à fait dans l'esprit de la tragédie comme le dit Finally. Et moins dans la série moderne qui doit surprendre.

Le nouvel arc qui se dessine avec Bobby Elvis est très intéressant. D'une part, car une histoire qui parle des Hells Angels se doit tôt ou tard d'aborder ce mythe de l'errance, et, d'autre part, car Bobby est finalement rappelé à son destin de Juif errant qui aurait peut-être bien aimé pouvoir s'enraciner.

J'ai adoré cette reprise et pourtant j'en avais un peu assez de cette série.