Euh.

Crois-moi, cette question a été posée par les militants il y a dix jours.

Et quel risque il y a pour un blanc bourgeois à venir se plaindre, en France, de nos jours ?

Nous ne faisons que ça ! Ils font que ça. Ils passent leur temps à pleurer.

Ce qui me tue, c'est que lui, d'entre tous, vienne l'ouvrir sur le sujet des Césars politiques et la question de l'oubli de "l'art".

Mais, mon pote, le niveau artistique est tellement bas, aux Césars, que si tu ne promeus pas les films pour le message politique, autant donner raison à Dany Boon et les filer aux Ch'tis, et à ses héritiers/successeurs pour l'éternité.

Déjà, à l'époque, je pensais que c'était une pauvre merde et je sentais poindre ce racisme latent assez présent dans le milieu homosexuel français, il ne fait que confirmer cette intuition.

Y a qu'à voir comment il vient se prosterner devant Foresti, la Bigard au féminin.

Ah mais c'est avéré que c'est un salaud ?

Je suis désolé si, pour le coup, j'ai enfoncé des portes ouvertes, je suis complétement déconnecté.

Bien sûr.

Toutes proportions gardées, hiddenlol étant un repère de memes nazis, racistes, tous plus violents et dégueulasses les uns que les autres.

Pour le reste... Tu sais très bien ce que j'en pense, on va pas refaire le même débat mille fois, ça va soûler tout le monde.

Va faire la guerre à qui tu veux, honnêtement, cher ami. Mais n'utilise pas la liberté, la tolérance, l'ouverture, l'égalité... la paix, comme porte-étendards.

Ne sois pas tant de mauvaise foi. Il n'y a pas de honte à vouloir que tout le monde soit pareil ou ferme sa gueule, après tout. Mais ne dis pas que c'est au nom du droit à la différence et à la liberté d'expression.

Que tu puisses nier un seul instant que c'est ce discours-là qui est le plus porté, notamment par ton camp, franchement, ça me déprime.

Comme vos attaques constantes sur "le politiquement correct", "la bien-pensance", "la censure" deviennent ridicules, merde. Arrêtez de vous foutre de la gueule du monde, on entend que vous, les médias ne soutiennent que vous, vous êtes majoritaires, tous les discours contestataires sont rendus inaudibles par vos jacassements commencés sur la télé hertzienne des années 90.

De plus, c'est assez incompréhensible que vous vous choisissez de tels représentants grossiers et incultes, à la limite de l'illétrisme quand vous déplorez les résultats de "l'école de la gauche laxiste", la perte des valeurs culturelles française du genre Balzac ou Flaubert (des types qui, soit dit en passant exécraient précisément ces gars, les Zemmour, Renaud Camus, Finkielkraut de leurs temps, ou qui sais-je - d'ailleurs, l'histoire leur réserve le même sort, à ces insignifiants, qu'à leurs contempteurs de l'époque), de la classe d'antan, de la surabondance de violence et d'insultes tout en vous repaissant des choses les plus crasses, vulgaires et violentes.

... et vous êtes surtout les rois de la réappropriation - ailleurs culturelle, ici politique. Vous n'inventez rien et vous dévoyez tout. Ces termes sont ceux des libertaires du XIXe siècle, ceux contre lesquels tu te bats aujourd'hui et contre lesquels tu te serais battu hier pour avoir le droit d'avoir un serviteur noir et quatre filles dans ton lit.

Je dis vous, au même titre que tu me classes arbitrairement dans une sorte de magma extême-gauchiste écolo.

Aucune attaque précisément personnelle, tu sais que j'ai le plus grand respect pour toi - je préfère prévenir, vu la tension plombante de notre présent.

D'ailleurs, j'ai pensé à toi, aujourd'hui (ce matin, avant d'aller au taf, dans le tram):

"On arrive dans un endroit inconnu, on prend les êtres pour des illusions, mais ils sont vivants ; vous savez qu'ils ont été enfants, qu'ils ont pataugé dans les rivières, et qu'un peu plus grands, ils sortaient s'accouder à la clôture pour contempler la campagne et le ciel au soleil couchant, et ils ne comprenaient pas leurs propres sentiments, se demandant s'ils étaient heureux ou tristes. Puis, devenus adultes, ils couchaient avec leur femme, chatouillaient leurs bébés pour les faire rire, s'en allaient travailler le matin, tout cela sans savoir ce qu'ils voulaient, ce qui ne les empêchait pas d'agir en connaissance de cause et de chercher à bien faire, en tout cas ils fournissaient toujours de bonnes raisons pour expliquer leurs actes ; et, devenus vieux, ils perdaient tous motif d'agir et s'installaient sur le banc du bourrelier et critiquaient les motifs d'autrui, mais ils en avaient oublié le sens. Et puis, un matin, juste avant l'aube, couchés dans leur lit, les yeux fixés au plafond qu'ils voient à peine à la lueur de la lampe coiffée d'un journal en guise d'abat-jour, ils ne reconnaissent plus les visages assemblés autour de leur lit, car la pièce est pleine de fumée, ou de brouillard, qui leur pique les yeux et la gorge. Oh ! Ils sont vivants, c'est sûr, et, si vous ne le croyez pas, c'est que vous ne l'êtes pas tout à fait vous-même."

Je suis en train de relire ce bouquin sublime. Je pense que ça te plaira et te stimulera bien plus que House of Cards.

Robert PENN WARREN, All the king's men (Les Fous du Roi)

Plus loin, j'ai à nouveau pensé à toi :

"Il y serait parvenu beaucoup plus tôt, car dans ce temps-là - et maintenant aussi, d'ailleurs - il n'était pas besoin d'être très intelligent pour obtenir ce diplôme de droit" ;)

hahahaha

C'était pour la boutade. (D'autant plus qu'il me semble que tu n'as pas passé le barreau, il parle d'être avocat aux US, là, donc, apple and bananas).

Le plus gros paragraphe, plus haut, c'était vraiment par affection et communauté, crois-le ou non.

Ok. Cool.

Ah ouf, les jeux vidéo soufflent !