Les membres d’équipage du vaisseau Covenant, à destination d’une planète située au fin fond de notre galaxie, découvrent ce qu’ils pensent être un paradis encore intouché. Il s’agit en fait d’un monde sombre et dangereux, cachant une menace terrible. Ils vont tout tenter pour s’échapper.
Déjà, c'est évident, c'est son meilleur film depuis longtemps.
Et l'intro, sorte de Prometheus 2.0 (comprendre, c'est un peu mieux, mais c'est toujours de la philo de comptoir très lourde) offre quelque chose d'immense à la saga : une cohérence. Prometheus passe de film immonde bourré d'incohérences à simple film immonde avec quelques incohérences. Le principal souci de Prometheus étant David, l'intro explique pourquoi il agit comme ça tout le long. Et je dois avouer que ça m'a plu.
Mais, là, le bât blesse. On est toujours dans Prometheus. On est dans la prélogie Alien, dans les Star Wars 1 2 3 d'Alien. Et le film va donc expliquer ce qui n'avait pas besoin d'être expliqué, répondre à la question que personne ne s'est jamais posée en regardant Alien, casser le mythe, et se ridiculiser.
Enfin bref. Le film en lui-même. Ultra-convenu, cliché au possible, extrêmement mal rythmé et encore plus mal filmé. Le film est plutôt divertissant quand David arrive, mais à part ça... Meh.
-- J'AIME FINALLY
Holding out for a hero ?
Message n° 4236504, posté par KoreanGuy à 20:50 le 16/05/2017
Le film tient dans sa plus grande qualité ses plus grands défauts. En décidant, comme Prometheus, de ne quasiment pas montrer d'Alien, pour se concentrer sur David et sur la genèse de l'univers et la création du plus grand monstre de l'histoire du cinéma (à mes yeux, et le seul arrivant à me terrifier, aujourd'hui encore), Scott nous prend à contre-pied, ce qui est très rare dans le cinéma d'aujourd'hui, et arrive à nous offrir quelques très belles scènes, quoiqu'un peu saupoudrées de prétention, à l'instar de la scène de la flute.
Mais c'est en ce faisant que le film se tire très souvent une balle dans le pied. Le spectateur s'en retrouve frustré. Après une première partie interminable où le film essaie désespérément, maladroitement, et artificiellement de nous faire nous attacher à des personnages entre deux scènes spatiales faites pour la 3D, on se dit qu'on va enfin entrer dans le vif du sujet, qu'on va enfin avoir de l'Alien. Surtout après une telle conclusion dans Prometheus.
A la place, on se retrouve avec 20mn de xenomorphes à peine montrés, et lorsqu'ils le sont, très mal montrés, la faute à une caméra atteinte de parkinson, un montage beaucoup trop cut, et des choix artistiques parfois à la ramasse (wouhouuuuuu, des scènes dans des environnements sombres avec une caméra qui fait de la merde). Ajoutez à cela un rythme qui frôle le ridicule qui nous ferait regretter Life. Ouais, vous avez bien lu. Ce putain de Life.
Scott se renie et réalise des scènes qui font penser à de la Serie Z bourrine. Il nous montre le stress plutôt que de nous stresser. Il nous montre le malaise plutôt que de nous mettre mal à l'aise. Après avoir pendant toute la première partie du film montré des personnages qui pleurent pour nous faire pleurer - alors qu'on les connait pas - et des personnages morts pour nous nous faire comprendre la motivation des vivants. Mais ça ne marche pas, putain, ça ne marche pas. D'un réalisateur avec autant d'expérience et de grands films derrière lui, j'attends plus qu'une musique triste sur la mort d'un personnage QUI N EST JAMAIS MONTRE UNE SEULE FOIS A L ECRAN COMME VIVANT pour me faire m'attacher à sa putain de veuve. Sors de ta putain de flemmardise et recommence à nous faire ressentir plutôt que de nous montrer, bordel de merde.
Pourquoi Alien est un chef d'oeuvre ? Principalement à cause de son rythme. A l'image de l'accouchement de l'alien dans la cuisine. Pas une once de musique, personne se précipite, la caméra est posée et calme. Ici ? Shaky cams, musique stressante, déformation de l'image avec les objectifs, plans censés éprouver le stress, rythme effréné. Et on est juste là, stoïques, à nous dire que ce film n'est pas pour nous, mais pour les nouveaux spectateurs.
Et puis, on en arrive au contre-pied, et à la meilleure partie du film, de loin. L'arrivée de David. Plus de Xenomorphes avant la fin, à l'exception d'un qui offrira deux courtes mais belles scènes, du calme, des questions qu'on se pose - les motivations de David ne sont pas tout de suite évidentes, on ne les devine pas, ce qui est assez fort - un stress qui recommence à s'installer. Jusqu'à... La philo de comptoir. La philo de comptoir par le mec qui nous a offert Blade Runner... Je sais même pas quoi dire, en fait. Je sais vraiment plus quoi dire, à ce stade.
Scott nous ressert des pensées sur la robotique qu'on connait tous par coeur, parce que bon, bordel de merde, on est en 2017, et 2001 est sorti en 68, JUST SAYIN, et se met à parodier tous les films qu'il a engendrés avec Alien. Que David soit le méchant principal est une fausse bonne idée. C'est une bonne idée en soi, mais ça marche pas. Ca marche pas pour toute la dernière partie remplie d'incohérences, ça marche pas parce que ça remet en question tout l'univers Alien, ça marche pas parce que, que je sache, je suis venu voir Alien : Covenant, pas un énième film où des astronautes vont se poser sur une planète, découvrir un survivant qui sera en fait un traitre. FFS.
On se retrouve une fois de plus avec des personnages enchainant les mauvaises décisions (merci Scott d'avoir complètement niqué mon McBride. Merci. Putain, merci, c'est vraiment trop sympa de ta part. Enculé.), avec des discussions philosophiques de plus en plus lourdingues, à de l'exposition complètement forcée, à du cliché, du rythme qui nous fait regretter Life (BORDEEEEEEL), une caméra à la ramasse.
Putain, mais. Le film essaie de justifier que les personnages enchainent les mauvaises décisions ou les mauvaises actions à cause du stress ou de leurs sentiments. Bravo l'élite de notre monde, envoyée dans une mission spatiale censée coloniser une nouvelle planète parce que notre Terre meurt. Attendez. Je crois que j'ai déjà vu ce film.
Scott ridiculise son monstre qui n'est plus terrifiant du tout. Je pense que si je n'avais pas été aussi amoureux de Fassbender, j'aurais détesté ce film.
-- J'AIME FINALLY
Holding out for a hero ?
*édité à 14:56 le 17/05/2017
Message n° 4236612, posté par FP Unchained à 14:57 le 17/05/2017
Je me souviens avoir lu ou entendu récemment que Scott ne comptait pas inclure d'Alien dans ce film. C'est les studios qui ont insisté, donc il a bricolé.
Je pense qu'il n'est pas improbable que la part de « les studios font chier » dans tout ce qu'on peut reprocher aux deux films ne soit pas négligeable.
-- Rock 'n' roll.
*édité à 20:18 le 17/05/2017
Message n° 4236649, posté par FP Unchained à 20:17 le 17/05/2017
Pas grand chose à rajouter à la très exacte critique de FP.
Un film sans aucune surprise dans son cheminement, si ce n'est la révélation de l'oeuvre de David qui casse effectivement le mythe tout en étant complètement incohérent avec Prometheus, comme l'a indiqué Korean Guy (et le comportement de David n'est pas non plus spécialement compréhensible au vu de Prometheus et du prologue du film - prologue qui ne figure d'ailleurs bizarrement pas au début du film et dont seuls quelques plans sont plus tard visibles...).
Surtout, une nouvelle fois, les personnages n'ont aucune substance et ne cessent de prendre des décisions complètement incohérentes et stupides... Tout le film est d'ailleurs basé sur une décision d'une connerie sans nom : détourner un vaisseau-colonie pour aller explorer une planète inconnue.
Bref, au ciné, ça ne laisse regarder mais, une nouvelle fois, Ridley Scott aurait vraiment mieux fait de nous épargner ça...
*édité à 23:47 le 17/05/2017
Message n° 4236695, posté par Baje à 23:52 le 17/05/2017
: Un film sans aucune surprise dans son cheminement, si ce n'est la révélation de l'oeuvre de David qui casse effectivement le mythe tout en étant complètement incohérent avec Prometheus, comme l'a indiqué Korean Guy (et le comportement de David n'est pas non plus spécialement compréhensible au vu de Prometheus et du prologue du film - prologue qui ne figure d'ailleurs bizarrement pas au début du film et dont seuls quelques plans sont plus tard visibles...).
Bah depuis le précédent il fait mumuse avec la substance des grands être bizarres en faisant de l'hybridation pour créer l'arme ultime. Et si Ridley décide de dire fuck à tout ce qui n'est pas de ridley dans la saga, ça tient plutôt la route, non ?
Ca fait très longtemps que j'ai pas revu les aliens. Mais si on prends que le premier, ça peut très bien être lui qui crée les oeufs et se sert de la pseudo riley pour en faire une couveuse-reine. C'est nul mais ça reste cohérent. Reste à expliquer le space jockey/ingénieur. Il trouvera bien un truc pourri. En terme de taille le space jockey/ingénieur, ça a pas l'air de coller. Mais il nous a déjà à moitié recollé ça depuis le précédent, il va nous le faire.
-- Si être normal est d'usage, cela revient à abandonner toute chance de progrès. Qui veut être normal ?
*édité à 23:58 le 17/05/2017
Message n° 4236708, posté par FP Unchained à 02:11 le 18/05/2017
: Un film sans aucune surprise dans son cheminement, si ce n'est la révélation de l'oeuvre de David qui casse effectivement le mythe tout en étant complètement incohérent avec Prometheus, comme l'a indiqué Korean Guy (et le comportement de David n'est pas non plus spécialement compréhensible au vu de Prometheus et du prologue du film - prologue qui ne figure d'ailleurs bizarrement pas au début du film et dont seuls quelques plans sont plus tard visibles...).
Ah ben quand même, si y a bien un seul et unique personnage qui est cohérent depuis le début, c'est David...
Je comprends pas ton propos par rapport au prologue, d'ailleurs.