Techniquement, c'est pas mal, c'est vrai, même si on sent bien l'incrust' et la 3D.

En gros, on est tous d'accord pour dire que le meilleur moment du film, c'est le concert. Moment qui existe en vrai, qui a été filmé et qu'on peut retrouver en 1 clic très rapidement pour le regarder sans se taper avant deux heures d'inepties, de vide scénaristique et de faits faux.Ce film n'a aucun intérêt. C'est dingue.C'est Freddie Mercury, m'enfin. Queen, quoi. Putain, Hollywood.

Parce que ça te reste. Vraiment. Même moi qui n'aime pas vraiment le film, j'ai pleuré pendant le concert.

Alors que franchement, c'est numérique à mort, et moi rien que ça, ça m'a tué direct.

Oui alors, la 2e heure de Border, comment dire...

Oui, oui, d'accord. C'est pas faux.

J'ai trouvé la 1ere moitié excellente, mais y a un énorme trou juste après d'une bonne demie heure, où le film part en sucette dans son délire (à la fois WTF et en même temps finalement devinable à l'avance) et c'est juste beaucoup moins intéressant que ce qui était montré par petites touches avant. Ça devient beaucoup plus frontal, et j'ai trouvé ça moins intéressant, peut-être parce que, justement, moins intriguant.

Ça repart difficilement ensuite, mais OK admettons, et puis ça sombre à nouveau pour le final, là aussi à la fois WTF mais aussi super devinable.

J'en suis sorti du coup très mitigé, surtout que j'en avais lu énormément de bien.Bon, pas au point de regretter avec choisi Border plutôt que Glass, mais le doc' sur Jean Lassalle avait l'air rigolo.

Et le doc sur Lasalle c'est surement très bien.

Tu l'as vu ? J'ai cru comprendre le contraire.

Vu.

C'est cinématographiquement à la ramasse. Je ne sais pas trop quel était l'objectif du film, vu que ce n'est ni bien reconstitué, ni bien foutu.

C'est particulièrement monté avec les pieds. C'est sur-découpé, incapable de générer une quelconque énergie. Ça dure 2h15 et c'est mou comme pas permis, fade, sans aucun charisme, alors qu'on parle d'un groupe de rock avec au moins 3 divas, dont un bisexuel immigré Parsi ayant chopé le SIDA et qui a fait les gros titres des tabloids pour ses soirées cocaïnées. Comment t'arrives à pondre un truc aussi insipide avec ça ?

J'ai été aussi assez surpris par Malek qui manque affreusement de magnétisme dans le film. Dès qu'on sort de ce qui semble avoir été 100% calqué sur des images disponibles de Mercury, il est tout en mimiques maniérées ridicules, avec notamment ses prothèses de dents qui lui volent la vedette. Les 2 acteurs jouant May et Taylor sont presque plus divertissants (tandis que si Deacon devient bassiste original du groupe - quelle blague -, son personnage se résume à quelqu'un dont tout le monde se moque tout du long du film).

Les morceaux musicaux sont effectivement les plus symptômatiques car à l'opposé de n'importe quelle captation live qui se respecte. Je ne demande évidemment pas un bousin surexcité comme un live de Prodigy, ni au contraire un machin tout plan plan mais donner un chouia d'air tout en étant énergisant, c'est visiblement trop demandé. Résultat, tu te retrouves avec un machin tout naze qui te vend du rêve en te montrant des bouts de scènes vides avec au fond quelques spectateurs vaguement en folie mais surtout totalement numériques, et de façon très visible.

Et puis, il y a à côté de ça tout le reste, c'est à dire une reconstitution qui aurait filé un AVC à Ophuls au bout de 45 secondes, depuis les yeux bleus de Malek jusqu'aux instruments des 90s visibles partout, la chronologie des chansons qui part dans tous les sens (News of the World en fond de Another One Bites The Dust, fallait oser) (c'est d'ailleurs intriguant de voir le film jeter cela aux poubelles pour mieux se concentrer sur les créations des chansons... là aussi totalement ré-inventées pour la plupart) et surtout du drama à la con totalement inventé quitte à vendre un mirage aux spectateurs.

Toute la fin du film est particulièrement honteuse sur le sujet, puisque grosso modo, Queen s'est séparé suite à l'album solo de Mercury, n'ont pas joué ensemble depuis des années et profitent du Live Aid pour se rabibocher en sachant que Mercury est malade et va bientôt y passer, façon dernier baroud d'honneur.

Y a à peu près 0% de vrai là dedans, de bout en bout.

Par ailleurs, la fameuse reconstitution du Live Aid est elle aussi assez risible dès qu'elle sort des images d'origine : mouvements de cameras bien trop modernes (et qui n'a rien à voir avec un concert), incrustations numériques ultra flagrantes, survol de Wembley puant le numérique, acteurs qui finissent tout juste avec le front en sueur (alors qu'au bout de 3 chansons, Mercury était dégoulinant) et puis malgré tout, on tronque d'un tiers la prestation (en virant notamment A Little Thing Called Love et en raccourcissant nettement Radio Ga Ga). La FOX a d'ailleurs raté une opportunité : la reconstitution complète du concert est proposée en bonus sur le BR dans une qualité identique à celle du film, ils auraient pu proposer de le visionner dans le film à la place de la version tronquée. Même ça, ça leur passe au-dessus.

En fait, le film n'est vaguement touchant que lorsqu'il redescend hors du groupe dans des éléments bien plus classiques, notamment quand Mercury annonce à Mary Austin qu'il est bisexuel. Elle lui demande ce qu'il peut vouloir alors d'elle, et il répond "Presque tout".

Ça fait bien peu, et ne fait finalement que démontrer la quasi totale absence de valeur ajoutée cinématographique du film ou de l'équipe derrière.

A noter que ni Singer ni Fletcher ne sont visibles ni même mentionnés de toutes les 58 minutes de bonus (hors concert entier). Le producteur et Malek (et même le directeur de la photo) assure principalement le show, mais les 2 autres n'apparaissent pas une seconde à l'écran et leurs noms ne sont pas mentionnés une seule fois.

3.5/10