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Sujet n°16269 créé le 15/01/2009 à 23:20 par Fresh Prince - Vu 2194997 fois par 15797 utilisateurs
   
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Message n° 1320845, posté à 13:48 le 20/07/2009  
+1.00
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Ano nyme2
Fresh Prince a dit :
Retourne regarder tes films de merde.
Bah je préfère.
Et toi retourne faire ton Laurent Veil et conserver intacte toute cette grande culture cinématographique dont tu sembles t'être fait le garant.

*Édité à 14:45 le 20/07/2009
Message n° 1321300, posté à 16:28 le 20/07/2009  
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ricorod
Far Cry : boudiou que c'est tout laid, mais que ça fait trop 80s !... du coup, me suis bien marré.
Et les accents allemands de la moitié du casting, ça rajoute une touche de portnawak totalement décalée.
Je kiffe Uwe Boll.

--
Life is too short to spend two hours in a state of total exasperation.
Message n° 1321415, posté à 17:01 le 20/07/2009  
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Batefer
Liana a dit :
Fresh Prince a dit :
Retourne regarder tes films de merde.
Liana a dit :
Bah je préfère.
Vous avez tort tous les deux.

--
je parles pas au cons sa les instruits
Message n° 1321449, posté à 17:13 le 20/07/2009  
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Kletcher
heureusement qu'il existe des films de merde à voir.

Message n° 1321564, posté à 18:03 le 20/07/2009  
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alawacbar
Frozen River:
une femme avec 2 gosses et sans le sou son mari qui se barre avec la caisse (au propre et au figuré)
Une petite magouille pour pouvoir enfin s'offrir le mobil home de ses rêves.
Un bon film (un peu molasse par moments) qui dépeint bien la vie américaine loin du rêve ..
je le conseille y'a du potentiel
Invasion Los Angeles:
Revoir ce film toujours aussi bien (pas d'effets spéciaux spectaculaires) il paraît nanard mais le message passe autrement que par les Zombies ...
un incontournable comme la plupart des Carpenter
L'Etau:
Hitchcock toujours aussi bon pas le plus connu mais belle ambiance d'espionnage et et de guerre froide (pourles 40 ans des pas sur la Lune ça colle l'actualité)
Age de Glace III
Toujours aussi bien foutu mais j'ai préféré le II, pas de changement sur Scrat qui fait toujours poiler.
Histoire moins haletante, mais beaucoup de référence au cinéma (Tarzan, Erol Flynn ...) ca donne des moments sympas
Y'aura un IV ma main à couper

--
If the Great Spirit wanted the Men to stay in one place, He would have made the World stand still, but He made it to always change.
You don't fuck Chuck NORRIS
Message n° 1322017, posté à 20:28 le 20/07/2009  
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spaces
alawacbar a dit :
Age de Glace III
Toujours aussi bien foutu mais j'ai préféré le II, pas de changement sur Scrat qui fait toujours poiler.
Histoire moins haletante, mais beaucoup de référence au cinéma (Tarzan, Erol Flynn ...) ca donne des moments sympas
Y'aura un IV ma main à couper
Reference à E.T. également

--
1/3 de pulco, 1/2 d'eau et le reste de limo...
Message n° 1322032, posté à 20:31 le 20/07/2009  
+0.24
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do_Ob
The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford
C'est long, mais c'est beau.
Bruce Almighty
Largement mieux que Evan Almighty
Fun With Dick and Jane
J'ai adoré.

*Édité à 20:31 le 20/07/2009
Message n° 1322226, posté à 21:09 le 20/07/2009  
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Fresh Prince
Liana a dit :
Et toi retourne faire ton Laurent Veil et conserver intacte toute cette grande culture cinématographique dont tu sembles t'être fait le garant.
Si c'est faire son Laurent Veil que d'aimer les Scorcese, en particulier Taxi Driver, je veux bien l'être à vie.

Message n° 1322272, posté à 21:21 le 20/07/2009  
+0.99
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Batefer
do_Ob a dit :
Fun With Dick and Jane
La suite est mieux : Fuck With Dean and Jane.

--
je parles pas au cons sa les instruits
Message n° 1322702, posté à 01:20 le 21/07/2009  
+0.63
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Révo
Gone Baby Gone
Film très sympa, bon déjà il y a Cassey Affleck alors lui il joue très peu mais j'aime bien cet acteur notamment dans L'assassina de Jesse James et aussi dans les Ocean's il me fait bien marrer. Après le scénario est très intéressant surtout la fin, avec la conspiration... je vous en dit pas plus! A voir absolument, vivement la suite des films réalisé pas Ben Affleck!

Message n° 1322842, posté par Ano nyme2 à 08:48 le 21/07/2009
Message sous votre seuil (Afficher quand même)
Message n° 1322956, posté à 11:46 le 21/07/2009  
+2.00
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Collioure
Liana a dit :
Ça l'est quand c'est aimer du Scorcese pour aimer du Scorcese, ou s'ébaudir devant les grands "chefs-d'oeuvre" du cinéma parce qu'ils ont été étiquetés comme tels.
Ça ne reste aussi que ton avis. maf
Tu as le droit de t'être emmerdé devant un film sans que ça remette en cause l'univers.
Le cinéma c'est aussi un truc avec une histoire et même des films que tu n'as pas aimé où que je n'ai pas aimé ont pu constituer un choc pour leur époque, pour la façon de mettre en scène ou pour celle d'interpréter.
Ce qui est le cas de Taxi Driver (que personnellement j'aime beaucoup), que tu l'ai aimé ou pas.
Citizen Kane m'emmerde, ça ne veut pas dire qu'il n'a pas de valeur intrinsèque ou qu'il ne participe pas à l'histoire et l'évolution du cinéma.
La nouvelle vague française me gave idem à 90% ça ne veut pas dire que Godard ou Un Homme et une Femme n'ont pas participé à construire d'autres films que j'ai aimé.

--
Après avoir sauté sa belle-soeur et le repas du midi,
le Petit Prince reprit enfin ses esprits et une banane.
(SAINT-EXUPÉRY, Ça creuse)
Vlan !
Message n° 1322963, posté à 11:50 le 21/07/2009  
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ricorod
Ca rejoint un peu ce que je dis depuis toujours : on peut ne pas aimer / détester / rester de marbre devant un film réussi.
Comme on peut aimer / adorer / se fapfaper devant un film raté.

--
Life is too short to spend two hours in a state of total exasperation.
Message n° 1322977, posté à 11:55 le 21/07/2009  
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Ano nyme2
Collioure a dit :
Ça ne reste aussi que ton avis. maf
Et ?
J'ai jamais dit que ce n'était pas un bon film, seulement que je m'étais fait chier devant. Tu essayes de prêcher un convaincu.
Je critique juste l'attitude ridicule de certains cinéphiles qui aiment forcément parce que tel film est considéré comme bon, sans vraiment faire la part des choses quand à leurs sentiments personnels.
Et qui m'envoient donc chier parce que je n'adhère pas à ces films. Bref, des moutons.

*Édité à 11:56 le 21/07/2009
Message n° 1323018, posté à 12:09 le 21/07/2009  
+0.59
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Collioure
Liana a dit :
Je critique juste l'attitude ridicule de certains cinéphiles qui aiment forcément parce que tel film est considéré comme bon, sans vraiment faire la part des choses quand à leurs sentiments personnels.
D'accord, mais du coup, tu lui fais un procès d'intention rudement pire que le mien.
On a le droit d'avoir des certitudes ancrées, en particulier à cet age. Regarde, nous on s'est guère amélioré. ;)

--
Après avoir sauté sa belle-soeur et le repas du midi,
le Petit Prince reprit enfin ses esprits et une banane.
(SAINT-EXUPÉRY, Ça creuse)
Vlan !
*Édité à 12:09 le 21/07/2009
Message n° 1323045, posté à 12:17 le 21/07/2009  
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alawacbar
Liana a dit :
Ça l'est quand c'est aimer du Scorcese pour aimer du Scorcese, ou s'ébaudir devant les grands "chefs-d'oeuvre" du cinéma parce qu'ils ont été étiquetés comme tels.
Je me fais chier devant 2001: Space Odyssey c'est long mais putain quel film clap
Des fois il y a des certitudes qui en sont vraiment.
Collioure a dit :
On a le droit d'avoir des certitudes ancrées, en particulier à cet age. Regarde, nous on s'est guère amélioré. ;)
pareil bos

--
If the Great Spirit wanted the Men to stay in one place, He would have made the World stand still, but He made it to always change.
You don't fuck Chuck NORRIS
Message n° 1323674, posté à 15:59 le 21/07/2009  
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Kletcher
Liana a dit :
Je critique juste l'attitude ridicule de certains cinéphiles qui aiment forcément parce que tel film est considéré comme bon, sans vraiment faire la part des choses quand à leurs sentiments personnels.
tout ça me rappelle beaucoup un texte que j'avais lu sur un forum ciné et copié collé dans un coin de mon ordi que j'avais trouvé vraiment intéressant. La question du ressenti reste large mais essentiel pour appréhender un film dans sa globalité, on peut se questionner si on doit exclusivement parler cinéma sur le cinéma a valeur d'entertainment, ou alors sur l'enseignement d'un film. La question est très intéressante en tout cas.
spoiler
Il a vu, finalement, et il a vu ce qu'il attendait, c'est à dire pas grand chose. Et nous parlant de ce qu'il a vu, on comprend mieux, surtout, ce qu'on comprend un peu partout chaque fois que quelqu'un nous parle du film qu'il a "vu": qu'il parle très rarement d'autre chose que du dispositif qui commande sa vision à lui. Toute une série de prédicats essentiels, au sens d'essentialisant, dont l'agencement ou la concaténation relèvent souvent de combinaisons accidentelles, incongrues, hasardeuses, et qui détermineront le cadre de son expérience de vision. Dans le cas de figure, on a un discours du type: "c'est d'une lenteur insupportable, paresseuse, qui tue toute action, le comble pour un thriller !" ou encore, à rebours: "sous prétexte de détourner le genre par une esthétique auteurisante (cad: long, chiant, etc), ils aboutissent à un objet bancal, putassier, opportuniste", etc etc. Enfin, ce genre d'argumentation pré-digérée, quoi. Une véritable grammaire capable de dire tout et son contraire en se payant exclusivement des pauvres mots de ses émotions si riches. Je lis pareil, évidemment, sous de "belles plumes" des CDC, c'est surtout sensible quand il s'agit de films dits "d'effroi", passons.
Voilà: une essence prédicative du "thriller", à partir de laquelle l'expérience est déçue, insupportable, et convertie en jugement: ceci est nul, ceci est un navet, ceci est puant, ceci est une merde. Je prends un exemple grossier de distorsion perceptive, mais faut bien voir que ça opère généralement à travers des tropismes bien plus imperceptibles, et j'imagine tellement bien Nathalie Sarraute en faire un "fruits d'or" bis (vertigineux démontage des arcanes de la réception critique, "littéraire" en l%u2019occurrence, mais pas seulement).
La prédicamentation ou prédétermination du cadre empirique, expérenciel ou sensoriel joue évidemment dans les deux sens (admiration-détestation, en passant par la tiédeur indifférente et ratiocinante), et partant du réquisit communément admis que la soi-disant "auto-affection" de la réception est la juste mesure, on témoignera avec la même conviction, indiscutable, ou souffrant difficilement d'être discutée, en faveur du caractère proprement ineffable et intransitif de l'émotion qui a été vécue là: c'est sublime, bouleversant, etc.
C'est quand même bizarre, sur l'ensemble des sites consacrés à "témoigner" de sa passion pour tel ou tel film, mais aussi dans les revues "spécialisées" (selon le processus de légitimation bien connu), on ne mentionne quasiment jamais les conditions concrètes de réception qui déterminent, influencent, l'expérience concrète de la vision elle-même; on oublie toujours quasi-spontanément que se juxtaposent et se déroulent parfois, à partir de causes purement accidentelles, des chaînes de "ressentis" véritablement faussés. Justes mais faux, c'est possible, oui. De véritables erreurs de "logique", relevant du syllogisme, et spécialement du sophisme. Il y a une logique de l'émotion, il y a des aberrations, des distorsions de la perception, qu'on croit ineffables et d'autant plus ineffables qu%u2019elles se fondent sur le solipsisme souverain d'une réception non médiate s%u2019autorisant toutes les aberrations, non située dans l'espace et dans le temps, mais dont on devrait pourtant pouvoir quand-même considérer la genèse. Sauf à ériger le droit de divaguer en un droit imprescriptible (et il est vrai que dans le règne de l'opinion, desipere est juris gentium - c'est un droit des gens que de divaguer).
Car un film, c%u2019est peut-être proche de la sidération d%u2019un rêve, mais c%u2019est quand-même le rêve, objectivé et articulé, d%u2019un autre, et doté d'une autonomie et d'une cohérence objective (sauf si, pour des tas de raisons, ce n'est pas maitrisé: mais ça sort du problème. Distinguons provisoirement, par souci didactique, les problèmes, on se préoccupe ici des conditions de réception) .
C'est quoi une émotion juste? Juste une émotion? On peut être sincèrement ému par un truc abject et révulsé par un truc magnifique..., dans une même configuration géo-historique, ou des configurations différentes. On peut mettre ou recevoir de l'émotion dans un truc qui en est dépourvu ou vider de toute émotion un truc qui en est plein, sur des bases programmatiques (décrets, manifestes, injonctions, recognitions, déclarations, confessions, messages), de véritables jeux de langage, des régimes de phrases, dont on peut être le joueur autant que la proie, y compris dans le leurre d'une réflexivité critique qui elle-même fait partie d'un jeu de langage déterminé (on met de la dialectique dans ce qui n'est pas dialectique, on met du non-dialectisable dans une dialectique, du fermé dans de l'ouvert, de l'ouvert dans du fermé, de la morale dans ce qui en est dépourvu, de la gratuité esthétique dans ce qui est surchargé de morale pontifiante, on interprète subrepticement une description comme une prescription, une prescription comme une description, on prend une métaphore pour un symbole, un symbole pour une métaphore, etc etc).
Ça dépend de tellement de choses (et notamment du "style de vie" que l'on mène, ou qu'on imite, on qu'on voudrait imiter, ou fuir, ou exorciser, d'un habitus social, etc. So what?) sur la base desquelles ne peuvent circuler, s'échanger, que des malentendus, des malvus et des maldits, des sidérations partagées. Concrètement, ça peut dépendre de mille choses, imperceptibles, autant de micro-déterminations, de micro-climats internes produits par des effets de langage, descriptifs ou prescriptifs, des énoncés qui "informent", qui "performent" la vision. Je peux "croire" très sincèrement, informé par une série de facteurs subliminalement engrammés, que ce que je suis en train de regarder est une "comédie", alors que ça ne l'est pas. ça infléchit toute ma perception: je m'attends à rire ou à sourire, et en fonction de ça, je suis déçu, ou je souffre ou je m'ennuie... Qu'est-ce que je suis en train de regarder, au juste et comment je le regarde, quel est le juste regard, et qui va en décider? Ça reste un problème. Ce n%u2019est pas du tout évident. Je peux tout autant adorer, être bouleversé, uniquement à travers, ou même par, un prédicat, une "volition", un "avertissement", une "prévention", bref un horizon d'attente (ceci est un chef d'%u0153uvre absolu: les trois-quarts de l'humanité s'accordent là-dessus, le contraire, ceci est triste, ceci est drôle, ceci est froid, ceci est chaleureux, ceci est rapide, ceci est lent, ceci est violent, ceci est paisible, etc etc, sans compter la culture du paradoxe, la singularisation dandyste de trouver son bonheur ou son malheur là ou tout le monde trouve son contraire).
J'ai beau accorder une grande "confiance" en ma capacité de me déterminer "en cours de route", j'ai beau me créditer d'une autonomie perceptive ou d'une liberté d'accès me permettant de "me faire ma propre opinion", je ne suis jamais indemne du faisceau des présomptions qui vont engendrer tel ou tel type d'affect, qui me rendent insupportable une vitesse que dans d'autres conditions j'aurai perçue lente et inversement. J'aurais beau tendre à "conjurer" la zone d'indécision ou d'indécidabilité qui affecte les conditions de ma réception en "bétonnant" du côté des "grammaires" formelles, codes de mises en scènes, classements, et autres règles de l'art dont l'universalisation distributive est aussi arbitrairement douteuse que la nomenclature d'une encyclopédie chinoise imaginaire décrite par Borges - l'argentin -, illusion des formes pures par laquelle je me donne un contenu ou une contenance, je ne maîtriserai pas davantage le fait que tel plan, telle transition, tel raccord, tel faux raccord, jugé "réussi" ou "raté" (selon mille préceptes) me touche ou me repousse en faveur, par exemple, d'un trauma x lié à mon enfance, du degré de dilatation ou de contraction de mes sphincters quand je chiais avant ou après une gratification ou une punition, et autres hypothèses aussi grotesques qu'idiosyncrasiques. Et bien souvent, argumentés ou pas argumentés (j'aime/j'aime pas), ce sont des fragments d'autobiographies perceptives qui sont exprimés: on célèbre ou on vilipende à tout crin un ouvrage en y ayant vu/ressenti parfois l'exact contraire de ce qu'il transmettait (des erreurs perceptives de ce type sont bien plus courantes qu'on ne le croit: on peut fonder toute une religion personnelle ou collective, toute un méta-discours, toute une politique, sur une proposition comprise de travers), et c'est le choc des interprétations, des ressentis: des clans se forment, des guerres se déclarent... Tout ceci plaide en faveur du constructivisme radical de l'expérience esthétique.
Pourtant, quand y a %u0153uvre y a %u0153uvre, quand y a cohérence y a cohérence, et chaque film d'un cinéaste se regarde aussi littéralement avec chacun de ses autres films, du moins ceux qui m'ont affecté, c'est pas moi uniquement qui "décide" du sens. Je ne décide pas seul de ce qui m'a affecté ni de comment ça m'a affecté, mais ma responsabilité est quand-même convoquée, l'endurance de mon désir, la liberté que j'ai d'accorder une "confiance" à un projet, une proposition réitérée. Une "fidélité". Ce sont les films, et pas séparément, et aucun film d'aucun cinéaste n'est séparé des films des autres, de n'importe quel régime de circulation des images, qui ont travaillé mon regard, la diachronie de mon regard, c'est eux qui m'ont regardé, m'ont appris comment les regarder, et qui me permettent aussi, bonne circulation herméneutique, d'inventer, de réinventer ma manière de les regarder, de me lier, plastiquement, en les liant, et réciproquement, dirait Pierre Dac.
Alors oui, bien sûr, il y a des cinéastes qui perdent tout, avec le temps, qui se délient, qui deviennent tellement mauvais ou bêtes qu'on est triste. Qu'on a l'impression qu'on n'avait rien compris de ce qu'on croyait avoir compris, qu'on était soi-même bête. On peut faire l'expérience de voir un film si exécrable à nos yeux, même après avoir vu dix films de suite qui nous ont bouleversé, que notre foi dans le "cinéma" s'en trouve d'un seul coup sapée, qu'on se demande si on ne s'est pas fait mousser tout seul, ou tous ensemble, en mordillant un leurre comme un cador son os en plastoque.
Mais si, par exemple, j'ai aimé passionnément Faux mouvement, Alice dans les villes, l'Angoisse du gardien de but au moment de pénalty de Wenders, je ne dirai pourtant pas, après avoir vu un quart, insupportable à mes yeux, de Don't come knocking, ainsi que de tout ce qui a suivi l'Ami américain, que ça engage rétrospectivement toute mon expérience de perception en amont, que ça détruit, détricote, invalide une certaine formation de ma sensibilité, laquelle simplement n'a pas à être bloquée, ni dans le présent, ni dans le souvenir, ni même dans une certaine idée que je me fais de l'à-venir. C%u2019est ça aussi, la fidélité à l%u2019événement.
Si je peux et si je dois même parfois délier tout un "montage" dans lequel j'avais placé toutes mes billes, toute ma jouissance, toute ma morale, je peux lier autrement. Je peux opérer des schizes, cerner des périodes, des cycles, des révolutions et des involutions. Inversément, je peux lier ce que je m'étais acharné à délier avec la plus grande vigueur. Mais rien n'est jamais assuré. J'aurai beau vouloir substituer un nouveau paradigme à un ancien paradigme, je sens, de cette anxiété anticipée à l"anse de tous les calices, que mes repères sont mouvants, friables, et me renvoient au trop tôt-trop tard de ma finitude.
Du moins puis-je rester "fidèle" aux expériences qui m'ont ouvert à cette finitude. Et parfois, faut oser se l'avouer, ça reposait sur une erreur, ou du moins une distorsion de ma perception. Même les "invariants", le fameux "stock primordial" de "scènes primitives" à la Serge Daney, je dois pouvoir le renégocier.
Un regard, même tourné vers le passé, est prospectif, lourd de mes attentes ou de ma capacité actuelle d'être affecté. Même les souvenirs d'enfance sont "génétiques", dirait Piaget: plus qu'en partie réinventés, reconstruits, réélaborés, agencés, en fonction entre autres du "discours" des autres, de notre situation actuelle là-dedans, qui est aussi celle de notre désir et de son intensité, ô combien variable, discontinue.
Je suis encore physiquement persuadé, nous raconte Piaget, d'avoir bel et bien été kidnappé, à cinq ans, avec ma poussette, devant une boulangerie, parce que c'est ce que tout le monde m'a raconté pendant des années, sur la base du témoignage de ma nourrice. Je revois et réentends tout: la scène, la panique, l'alarme, les cris, la recherche, la mobilisation du voisinage, l'arrestation du kidnappeur, trois rues plus loin... Seulement voilà, c'était une pure faribole: inventée par ma nourrice pour masquer, dans cette scène racontée, une visite, plus longue qu%u2019à l%u2019accoutumée, chez son amant. Mais aujourd'hui encore, cette scène m'est fondatrice.
Lier les représentations. Voilà le travail qui s%u2019opère. Une aperception plastique, créatrice, devenue et devenant, qu'on appelle le "moi je", l'égo cogito et percipio. Le "je pense" doit pouvoir accompagner toutes mes représentations... Qu'est-ce que ça veut dire, précisément, chez Kant?
Ça ne veut pas dire que le "je pense" est donné, là, avant (ou pendant, ou à côté de) le divers des représentations données dans l'intuition réceptrice, et leur imposant sa forme. Non, tout au contraire, ça veut dire que la synthèse du divers, comme processus actif-réceptif, c'est ça qu'on nomme l'instance du "moi je pense". J'ai conscience d'un moi relativement identique à lui-même, unifié, par rapport au divers des représentations qui me sont données dans l'intuition, parce que j'appelle "miennes" les représentations qui n'en forment qu'une. Si je ne pouvais pas lier ces représentations comme étant relativement "une", je ne pourrais pas même dire que sont les "miennes". J%u2019aurais autant de « moi », aussi bigarrés et d'autant de couleurs, que j'ai de représentations, et le cinabre serait tantôt noir, tantôt rouge, etc. Il n'y aurait pas cette aperception, fut-elle attribuable à un cogito transcendantal personnel, impersonnel, subjectif ou objectif, empirico-transcendantal, diachronique ou synchronique, singulier ou pluriel, anhistorique ou historique.
Et le dit "sujet" de cette aperception, même chez Kant, est toujours-déjà impersonnel, objectif, pluriel et historique. Un Heidegger, un Lacan, un Foucault, un Deleuze, un Bourdieu, le déplaceront, se chargeront, chacun à sa manière, de le sortir de sa gangue solipsiste de subjectivité pure. Il y a "liaison", ou au contraire "déliaison", des représentations (et c%u2019est alors que tout crisse, dans une cacophonie terrifiante). C'est l'opération a-subjective de la synthèse qui fait ça ou ne fait pas ça. Le mystère est dans la machine à synthèse.
Même chez Deleuze, il faut qu'il y ait une synthèse, constructiviste, productiviste, de sens: il ne faut pas croire que c'est l'éloge d'une pure schizophrénie. La pure schizophrénie, c'est le chaos. Même ou surtout Deleuze n'en veut pas: faut éviter de tomber dans les trous noirs. Même pour "lier" autrement, sous la forme d'une "synthèse disjonctive". On oublie un peu trop facilement la synthèse, là dedans, pour s'adonner au disjonctif. On oublie un peu trop la face "osmose" du "chaosmose".
Ne pas l'oublier, le faire travailler un petit peu, c'est ça aussi, être cinéphile. A minima. Comme être mélomane, ou n'importe quelle passion dite personnelle.
Deux maux nous menacent, disait Valery: l'ordre et le désordre. Quatre maux nous menacent, cinéscopiquement et cinéphiliquement parlant, sous forme de deux couples symétriques, aux extrêmes:
- l'obsession d'une hétérogénéité pure et l'obsession d'une unité pure.
- l'obsession de la forme pure (comme objet, perception ou affect) et l'obsession du fond pur (itout).
Voir, entendre, etc: ces phénomènes sont diachroniques et impliquent une formation plastique, plurielle, transpersonnelle, objective, de ma "subjectivité". Par là, on sort un peu de l'opinion, du "moi je" du jugement d'agrément. La temporalisation est "consubstantielle" au complexe voir-entendre-sentir-comprendre, percept-affect-concept. Et diachronique ça ne sous-entend pas subordonner l'espace au temps: s'insérer dans l'espace ou ouvrir un espace, c'est expérimenter l'espacement, comme écart, transition, diffraction, réflexion, division et redoublement du regard. Le temps et l'espace: même processus, même mystère de la syn-thésis.
Si je n'ai vu qu'un ou deux films d'un cinéaste, j'évite de me prononcer y compris sur mes soi-disant "ressentis propres". J'attends un peu, j'entre dans un "travail" (qui n'est pas antithétique du plaisir, mais qui lui est, là encore consubstantiel). Ma grille de perception, je dois m'en méfier, elle est faite de tellement de prédicats et d'antéprédicats, d'images arrêtées, pensées arrêtées, clichés cadenassés en moi-cadenas, théoriques et pratiques, elle opère à l'intérieur de tant et tant de discours formatés, pontifiants, ou au contraire très fins, très exigeants, mais compris ou appropriés n'importe comment, et resservis tièdes sans imagination synthétique, ni "productrice", non liante, anesthésiante. ça fout le vertige. Alors oui, vraiment, nous ne "regardons" pas encore, tout comme nous ne "pensons" pas encore. Suffit pas de le dire ni de le vouloir.

Message n° 1323681, posté à 16:03 le 21/07/2009  
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Batefer
Il est trop long le texte. Il a aimé ou il a pas aimé ?

--
je parles pas au cons sa les instruits
Message n° 1323685, posté à 16:04 le 21/07/2009  
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Kletcher
Il ne parle que de la vision de fims en général, pas un film en particulier.

Message n° 1323692, posté à 16:06 le 21/07/2009  
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Batefer
Je sais ^^

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je parles pas au cons sa les instruits
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