A ce compte là, les ouvriers ça n'existe plus. Quand tu parles d'ouvriers en 2014, j'entends classe ouvrière, ceux qui triment pour wallou.

J'ai plutôt l'impression que c'est toi qui n'a pas les yeux en face des trous, tu dois les avoir rivés sur des journaux qui parlent de Paris, mais certainement pas rivés sur la ville. Des cités, y en a dans tout l'est de la capitale, les maréchaux côté est sont blindés d'HLM, et ce ne sont pas des "cités". Il y a aussi des énormes cités dans le 19-20, comme celle de l'avenue de Flandres, le quartier de la goutte d'or reste sacrément fauché malgré la "boboisation" des dernières années, le crack gangrène La Chapelle, les cités du 13ème c'est pas la joie non plus, bref le centre et l'ouest de Paris sont assurément "prolo-free", mais croire que tout Paris est dans ce cas est absurde.On est d'accord qu'ils ne forment pas la classe sociale la plus répandue de la capitale, mais les voir comme une minorité est erroné.

T'es rigolo dis donc. Sous prétexte que j'habite en banlieue, je ne peux pas connaître Paris ? Chatelet, c'est à 2 stations de chez moi, Gare du Nord à 3. Le week end, c'est quand même plus sympa de prendre l'air sur Paris que dans le 94.Et qui t'a parlé des communards ? Tes ouvriers qui fabriquent des R5 ? Tu mélanges tout, on t'a juste fait remarquer que Paris c'est pas une ville uniquement de bourges.

Oui, en fait c'est juste des fantasmes ta vision de Paris. Les condés ça fait plus de 20 piges qu'ils sont là en nombre...Je ne sais pas ce que tu appelles des endroits chauds qui attirent les gens. Le Pigalle d'il y a 50 ans ?

L'analogie avec Pigalle, c'était pas pour dire que c'était un endroit "chaud".

Mais bon, tu as raison, pour les condés, en effet, ça fait vingt ans. D'ailleurs, c'est prouvé par toutes les statistiques et chiffres. Mais qui a besoin de preuves tangibles quand on a...

ton don ?

En effet, la question n'est pas de savoir "qui peut parler de Paris", mais plutôt de te dire que comme dans beaucoup de situation en fait, seuls notre ressenti, notre parole, notre vécu puissent faire foi. C'est quand même un peu ridicule, tu ne trouves pas ?

Ensuite, en ce qui concerne les ouvriers. Encore une fois, je ne conteste pas les points de misères dans Paris, surtout que de plus en plus, les lignes se trouvent floutées pour définir la misère, et plutôt que d'en réduire le cadre comme le font beaucoup d'instituts de recherche ou surtout de journalistes, j'estime qu'il est plus que nécessaire de l'en élargir.

Le problème c'est qu' "ouvrier", c'est une catégorie socio-professionnelle très particulière qui n'existe, à mon sens, pas, ou très peu dans Paris, et surtout, à ce que je te lis, que tu assimiles à "des coins hard" ou des "zones" - des "cités", pour reprendre ton terme (dont tu m'aurais sûrement reproché l'utilisation, mais passons).

Et je sais que tu as sûrement le temps de vivre aussi dans toutes les capitales européennes pour avoir une sorte de terrain de comparaison, mais alors, je ne peux que te conseiller de demander autour de toi à des personnes qui vivent à Paris/petit couronne, et qui ont eu l'occasion de visiter ces autres capitales de t'en dire quelques mots.

Sinon, je te conseille aussi de comparer le terrain "ouvrier" à Paris avec celui d'autres régions de France, sur lesquelles tu dois bien avoir une opinion éclairée, je n'en doute pas.

Bref, un long message pour dire simplement que l'ouvrier dans le XIXe, c'est une mascarade politique et médiatique autant que les homo au FN. Enfin, je ne vois vraiment pas quels médias tu peux utiliser pour imaginer un seul instant que le Paris BCBG, ça provient des médias.

Tu sais que dans un arrondissement sur deux, il y a des capteurs de son dans le bar qui coupent la musique pendant 20 secondes lorsque les gens parlent trop fort ?

Et comment décrirais-tu cette CSP très particulière ?

Ils est vraisemblable que l'ouvrier tel que tu le conçois soit maintenant assez peu présent dans la capitale. Il a été avantageusement remplacé par quelques précaires.

Avantageusement ?

Quelques ?

Bon, en fait on dit la même chose, on a le même sentiment, à part que je suis un relou qui focalise sur un terme.

Voilà.

J'ai hâte de voir les résultats de Grenoble.

Je rêve d'une surprise à Paris.