J'avais entendu parler de la polémique de la scène de sexe entre Batman et Barbara. Pour moi, c'était pas bien grave. Pourquoi pas, quoi. C'est ambigu comme relation, après tout. Mais je ne savais pas que ce n'était pas tout.
En décidant d'adapter une BD extrêmement courte, Warner s'est mis tout seul dans la merde. Et ça se ressent vite. Et longtemps. Les 30 premières minutes ne sont pas seulement inventées, elles sont ridicules, incohérentes, et énervantes.
La première partie sert donc de préquelle à Killing Joke, où un gangster lambda apparait comme extrêmement dangereux (à deux doigts de tuer Batman, hein, quand même) alors qu'il ne nous fait jamais peur, nous, spectateurs, tant il est ridicule. Et les scénaristes doivent savoir qu'il est ridicule, puisqu'il s'appelle Pariz France.
Cette histoire va servir à justifier la suite, à justifier Killing Joke. Si Batman craque et tue probablement le Joker (c'est ambigu, dans la BD), c'est donc parce qu'il est amoureux de Barbara et parce qu'il a couché avec. Voilà ce que le film nous raconte. Et c'est extrêmement grave. Tout le propos de la BD, tout son, je sais pas, côté ambigu, toute son intelligence, s'en retrouvent changés.
Batman craque peut-être dans Killing Joke. On ne le saura jamais, les dernières cases sont ouvertes. Mais c'est probable qu'il craque, et qu'il finisse par le tuer. Il essaie tout le long de la BD de l'aider, de l'aider à s'en sortir, c'est son dernier objectif, son dernier combat, mais il échoue ! Et, face à sa propre folie mise en évidence par le Joker, il le tue probablement. Alors que même Gordon n'a pas craqué et l'a supplié de l'arrêter by the book.
Il ne craque pas par amour pour Barbara. Il craque parce que leur jeu dure depuis trop longtemps et qu'il sait pertinemment que l'un va finir par tuer l'autre. Il le dit lui-même. Le Joker aurait torturé et violé n'importe qui d'autre, ça aurait été exactement pareil, il aurait craqué dans ces dernières cases.
Mais non. Ici, on décide de changer tout le propos. De transformer le film en histoire d'amour puis de vengeance. Et vous savez quoi ? Ce n'est pas le pire. Le pire arrive.
Mais cette case est importante. On ne sait pas s'il l'attrape, ou s'il s'appuie sur lui tellement il rit.
Batman s'appuie sur lui. Parce qu'il rit. Ce n'est pas un rire de folie, juste un vrai rire. Personne ne disparait. Aucune sirène de police en fond. Juste ça.
Et le film décide d'anéantir complètement la BD avec sa scène post-générique, encore une fois ajoutée à la BD, qui finit sur les cases plus haut : Barbara est devenue l'Oracle. Sous-entendu : Batman n'est pas devenu fou, il est toujours Batman, Batman n'a pas tué le Joker, sinon la police et Barbara ne bosseraient pas avec. Etc. Etc. Etc.
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J'AIME FINALLY
Holding out for a hero ?
J'AIME FINALLY
Holding out for a hero ?
*édité à 19:36 le 08/08/2016