Même après avoir failli mourir dans un accident de la route lors d’une nuit de beuverie avec son ami Dexter, John Callahan n’a pas la moindre intention d’arrêter de boire. Il finit pourtant par suivre une cure de désintoxication, soutenu par sa compagne et un mentor charismatique, et se découvre alors un don inattendu… Il crée des dessins à l’humour noir, satirique et insolent, qui lui vaudront un succès international dès leur publication dans la presse. En dessinant, Callahan découvre une nouvelle manière de voir la vie…
Je viens de voir quelque chose de tellement riche que je ne saurais pas du tout par quoi commencer.
Gus Van Sant est constamment en parfaite maitrise de son sujet. Il fait du cinéma à l'état brut, le plus épuré possible, où seuls l'image et le montage racontent une histoire, souvent dénuée de paroles. C'est dans ces moments de pur cinéma que le film trouve toute sa force et nous scotche complètement. Et en faisant cela, aidé par la magnifique partition de Danny Elfman qu'il est toujours agréable d'écouter en dehors de blockbusters, il arrive à nous impliquer émotionnellement complètement dans son film et à le rendre cathartique.
Il arrive à jongler entre le rire et les larmes avec une aisance et une lisibilité aussi limpides que son montage. C'est tout bonnement bluffant. Je n'ai pas vu toute sa filmographie, mais bien qu'ayant ici retrouvé des choses que je lui connaissais - et que j'avais oubliées - comme justement ce mélange du rire et des larmes, je n'ai jamais été aussi impressionné par sa narration, par sa réalisation, et encore moins par sa façon de passer de l'un à l'autre.
Les 5 premières minutes nous promettent un film très cut où différentes époques se mélangent et bien que l'on sait déjà que la fin sera heureuse, puisqu'elle nous est montrée, le chemin pour y arriver sera bouleversant. Et c'est très probablement de savoir que la fin sera heureuse que le chemin vers celle-ci en devient bouleversant. C'est peut-être l'une des raisons pour laquelle le film arrive à être aussi cathartique.
L'autre raison est dans son universalité. Je ne connais pas le roman de John Callahan et ne le connaissais pas avant de voir ce film, donc je vais uniquement parler du film, et dire que GVS arrive à montrer que cette quête des 12 étapes n'est pas seulement une question de sobriété. Le parallèle entre la sobriété de Callahan et son chemin vers l'acceptation de son handicap qui lui offre une seconde vie rend le film universel, et on en vient à s'identifier à ce personnage, à cet homme, et le film n'en est alors que plus cathartique.
Le tout porté par un Joaquin Phoenix et un Jonah Hill tous les deux au sommet de leur talent, mais y avait-il vraiment besoin de le préciser ?
C'est drôle et bouleversant, mais le film ne sombre absolument jamais dans le mélo et encore moins dans le larmoyant. Ce n'est pas un de ces tire-larmes à la con que le film moque subtilement avec la seule scène où on a demandé à Beth Ditto d'avoir plus de 3 répliques. Et donc, c'est très efficace. Le film parle de 15000 choses (notamment d'une société qui n'accepte pas encore les handicapés ni les gays et ne fait vraiment rien pour les aider) sans jamais se perdre ni perdre de vue son sujet principal qu'est cet homme face à sa sobriété et son handicap. Du grand cinéma.
-- J'AIME FINALLY
Holding out for a hero ?
Message n° 4280942, posté par Strawberry à 01:07 le 29/12/2018
J'ai bien aimé le ton du film,, par contre j'étais un peu perdu dans les temporalités...Je crois que ça m'a même un peu gâché le visionnage
J'ai aussi été un peu déçu des seconds rôles, à part Jonah Hill, c'est un peu le néant... Mais le duo fonctionne à merveille, dommage pour le reste.
Les scènes d’hallucinations sont particulièrement réussies et apportent vraiment au récit.
La morale du film est très belle, mais sachant que c'est une histoire vraie, y'a peu de crédit à donner à GVS pour ça, j'imagine, même si il faut avouer que la sobriété avec laquelle c'est filmé aide vraiment à faire passer le message.
-- "If assholes could fly this place would be an airport"
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