Début du XVIIIème siècle. L’Angleterre et la France sont en guerre. Toutefois, à la cour, la mode est aux courses de canards et à la dégustation d’ananas. La reine Anne, à la santé fragile et au caractère instable, occupe le trône tandis que son amie Lady Sarah gouverne le pays à sa place. Lorsqu’une nouvelle servante, Abigail Hill, arrive à la cour, Lady Sarah la prend sous son aile, pensant qu’elle pourrait être une alliée. Abigail va y voir l’opportunité de renouer avec ses racines aristocratiques. Alors que les enjeux politiques de la guerre absorbent Sarah, Abigail quant à elle parvient à gagner la confiance de la reine et devient sa nouvelle confidente. Cette amitié naissante donne à la jeune femme l’occasion de satisfaire ses ambitions, et elle ne laissera ni homme, ni femme, ni politique, ni même un lapin se mettre en travers de son chemin.
Il y a une certaine lourdeur, une certaine prétention, dans la mise en scène, que beaucoup avaient déjà décriées dans ses deux précédents films - les deux seuls que j'ai vus - mais qui ne m'avaient pas choqué. Yorgos avait son style de direction d'acteur, et je l'acceptais dans The Lobster et l'adorais dans le Cerf Sacré, même si c'est très particulier. La mise en scène elle, parfois provoc, était tout ce qu'il y avait d'académique, à mes yeux.
Ici, c'est le contraire. C'est la direction d'acteurs qui est redevenue académique et la mise en scène m'est cette fois-ci apparue comme lourde, parfois grossière, et surtout extrêmement prétentieuse.
Yorgos use et abuse du fish-eye sans la moindre raison et fait penser à ces réalisateurs qui ont tous pensé réussir à reproduire le côté anxiogène et claustro d'Evil Dead parce qu'ils utilisaient comme Raimi le fish-eye. Mais Raimi avait une façon très particulière de l'utiliser, un peu comme Scorsese parfois. Il l'utilisait uniquement sur les visages. Yorgos utilise son fish-eye dans des plans larges et fixes. Pendant tout - le - putain - de - film.
Le problème, c'est que bien que je m'attarde sur ce point-là, ce n'est pas le seul défaut de mise en scène. Le fish-eye cristallise tous les problèmes, mais n'est pas le seul. Son montage, ses assemblages de postulats par celui-ci, ses ralentis, le chapitrage un peu aléatoire. Absolument tout est là pour anéantir les performances extraordinaires d'Olivia Colman, Rachel Weisz, et dans une moindre mesure - où peut-être suis-je habitué ? - d'Emma Stone. Même les deux seconds rôles masculins font le taf et font partie d'un ensemble de comédiens tous aussi drôles les uns que les autres, autant par leur diction que par leurs dialogues. Ces derniers, lorsqu'ils ne se perdent pas en logorrhées politiques, sont de loin la meilleure qualité d'un scénario un peu chiant et qu'on connait déjà par coeur.
Au final, difficile de se concentrer sur la belle musique, la direction artistique parfaite, et ces acteurs géniaux, quand tout est aussi mal mis en scène.
-- J'AIME FINALLY
Holding out for a hero ?
Message n° 4284489, posté par labrin à 07:40 le 02/03/2019
J'ai trouvé ça bien, pas fou parce qu'on sait où on va tout le film et on y va bien, mais le rythme l'ambiance et les dialogues nous emportent quand même, me suis pas ennuyé du tout ; l'actrice principale mérite son oscar et, comme un film avec Daniel Day Lewis, mérite d'être vue rien que pour sa prestation.M'en fous du fish-eye, c'est un des points de vue, je ne vois pas le problème.